Le nombre de malades atteints du covid ne fait qu’augmenter et le variant britannique fait craindre une nouvelle vague au personnel soignant. Témoignage d’une infirmière en réanimation.
Son quotidien est rythmé par les soins et les intubations. Mélanie Moitron a 34 ans, est infirmière en réanimation à l’hôpital Lapeyronie de Montpellier. Depuis un an maintenant, elle ne s’occupe que de malades atteints de Covid-19.
“Lors de la première vague, avec mes collègues nous étions très anxieux. On ne connaissait pas encore bien le virus”, se souvient l’infirmière. “On avait peur d’entrer dans les chambres et de se faire contaminer”.
Aujourd’hui, le personnel hospitalier sait se protéger et soigne mieux le virus. Mais ce quotidien de lutte face au covid reste éprouvant.
Un virus omniprésent
“C’est frustrant, c’est vraiment frustrant de ne pas pouvoir faire plus pour nos patients. Les nôtres sont sous respirateurs, et on attend. On ne peut que les veiller et attendre que les poumons cicatrisent.
C’est dur de dire aux familles qu’on ne peut qu’attendre. On se sent impuissant
Mélanie Moitron n’a pas cessé de travailler pendant la première et la seconde vague. Mais contrairement à ses confrères et consœurs de l’est de la France ou d’Île-de-France, elle n’a pas été contrainte de déplacer ses congés ou de revenir travailler sur ses jours de repos. Néanmoins, une fois sortie de l’hôpital, le plus difficile pour elle, est la crainte omniprésente du virus :
“Je ne vois plus ma famille, je fais très attention avec mes amies. A l’hôpital, on est équipé, on est protégé. Mais une fois sortie, les gens se protègent moins que moi. J’ai toujours peur de contracter le virus et de le transmettre, à mon entourage, mais aussi à l’hôpital.”
Une crainte qui ajoutée aux restrictions sanitaires éprouvent la jeune femme.
On a plus de bouffées d’oxygène. Ne plus pouvoir voyager, ne plus pouvoir aller skier par exemple, c’est vraiment difficile pour moi.
La crainte d’une troisième vague
Dans le service de réanimation covid dont s’occupe Mélanie Moitron, 20 lits sont disponibles. 15 sont actuellement occupés. Un chiffre qui évolue chaque semaine, à la hausse comme à la baisse.
En réanimation, on a de la chance. Le service est neuf et on ne manque pas de moyens. On a 20 respirateurs. Mais les services de médecine eux sont en souffrance, ils manquent de moyens”, s’inquiète l’infirmière. “Pendant la première vague, le personnel a été rappelé pendant leurs congés. Ils craignent que la situation se reproduise en cas de nouvelle vague.”
Une crainte justifiée, la semaine dernière le directeur de l’hôpital alertait sur une situation de quasi-saturation dans ses services. Les services de médecine ont dû être réorganisés pour faire face à l’afflux de patients.