La police nationale a désormais ses réservistes comme la gendarmerie et l'armée. La création d'une "réserve fonctionnelle" avait été annoncée l'an dernier par le ministre de l'Intérieur. Elle avait été accueillie par des syndicats de police plutôt sceptiques. A Montpellier, les premières recrues ont commencé leur entrainement.
Dans les sous-sols du commissariat de Montpellier, 10 hommes et 2 femmes se forment au maniement du SIG-Sauer, le révolver de la police nationale, sous la houlette d'instructeurs chevronnés. Ce sont de futurs réservistes policiers.
Ils sont en 3e semaine, donc ils ont déjà 15 jours d'apprentissage au tir. Il y a d'anciens policiers auxiliaires, d'anciens militaires, des pompiers volontaires, des étudiants.
Daniel, policier formateur technique sécurité intervention.
Ces citoyens volontaires de nationalité française, au casier judiciaire vierge, exerceront essentiellement sur la voix publique. Sans faire de maintien de l'ordre.
Cette réserve opérationnelle a un autre objectif.
C'est avant tout, une façon de retisser du lien avec la société civile. Au sein de la police, on exerce des missions difficiles et souvent incomprises, la population a du mal à cerner notre travail.
Yannick Blouin, directeur de la sécurité publique de l'Hérault.
Des réservistes en formation
Ces hommes et ces femmes, venus de tout le département de l'Hérault, vont suivre au total une formation de 4 semaines, dont 2 en école. Ils pourront ensuite être appelés au maximum 90 jours par an ou 150 jours pour les anciens policiers.
Lisa n'avait jamais tiré au pistolet. "Je n'imaginais pas qu'il y avait autant de travail et de personnes derrière pour notre sécurité. J'ai aussi découvert qu'il y avait plein de métiers différents au sein de la police".
A 21 ans, Wassim fait des études pour devenir pilote de ligne. Un rêve de gosse tout comme la police. "C'est spécial. Au départ, il y avait une appréhension de l'arme. Mais avec la formation, on se familiarise. J'ai déjà vécu la réserve avec la gendarmerie. Ce qui me plait, c'est la diversité des missions".
Dans l'Hérault, comme partout en France, cette réserve opérationnelle est appelée à monter en puissance d'ici à 2024, année des Jeux olympiques d'été en France.