À Montpellier, une manifestation ce samedi contre la loi décriée sur la "sécurité globale"

Plusieurs centaines de manifestants se sont réunis ce samedi matin à Montpellier contre la loi "sécurité globale" et son très controversé article 24. Celui-ci a été adopté vendredi par l'Assemblée nationale.

Vendredi soir, l'Assemblée nationale a adopté le très controversé article 24 de la proposition de loi "sécurité globale". Cet article vise à pénaliser la diffusion malveillante d'images de policiers et de gendarmes : il prévoit que toute diffusion de "l'image du visage ou tout autre élément d'identification" d'un représentant des forces de l'ordre dans le but "d'atteindre à son intégrité physique ou psychique" sera passible d'un an de prison et de 45 000 euros d’amende. 

Le texte précise toutefois que cette règle sera applicable "sans préjudice du droit d’informer". Dans l'hémicycle, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a d'ailleurs souhaité rappeler vendredi "la totale conviction du gouvernement de la grande et belle liberté de la presse". Cet argument ne convainc pas certains défenseurs des libertés et journalistes, qui redoutent de voir leur liberté d'expression et d'information amputée par ce nouvel article de loi.

Une crainte légitime et qui fait écho à l'actualité récente : mardi soir, en marge d'une manifestation contre la loi "sécurité globale" à Paris, trente-trois personnes ont été interpellées et deux journalistes, dont l'un de nos confrères de France 3 Île-de-France, ont été placés en garde à vue.

Plusieurs centaines de personnes réunies à Montpellier ce samedi

C'est pour dire leur colère et leur inquiétude que des manifestants se sont réunis ce samedi matin à 11 heures sur le parvis de l'Hôtel de Police de Montpellier, attestation dérogatoire en poche. Ce rassemblement légal a été organisé par le Collectif Danger Loi Globale Montpellier, qui englobe plusieurs organismes de presse et associations locales de défense des droits.

Le cortège de plusieurs centaines de personnes s'est ensuite dirigé vers la place de la Comédie et a terminé son parcours devant la préfecture de l'Hérault.  Dans l'assemblée, on retrouve de nombreux journalistes. "Avec cette loi, on va vers de gros dérapages", confie l'un d'entre eux. "C'est une façon de restreindre la liberté de la presse."

Les citoyens sont également venus en nombre pour montrer leur désaccord : pancartes à la main, certains revendiquent non seulement la liberté d'expression, mais aussi le droit de filmer et de publier des vidéos sur les réseaux sociaux, notamment lorsqu'ils sont confrontés à des violences policières.

Aujourd'hui, il y a énormément de violences dans les manifestations. Et si on ne peut pas reconnaître les policiers, on ne peut pas les condamner.

Une manifestante.

Un autre point de la proposition de loi pose problème aux manifestants : le recours possible des services de l'Etat à des drones pour assurer "la sécurité intérieure, la défense nationale, les services d'incendie et de secours et les formations militaires de la sécurité civile".

Le cadre de ce texte est très étendu : les "caméras aéroportées" pourraient à terme surveiller la voie publique lors de rassemblements par exemple, une règle liberticide pour les citoyens rassemblés à Montpellier.
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