Montpellier : menacée de démolition leur résidence sera finalement réhabilitée, les habitants de la résidence Léonard de Vinci sont soulagés

Opposés à la destruction de leurs logements pour un complexe plus grand, les habitants de la résidence Léonard de Vinci à Montpellier verront finalement leurs logements réhabilités.

Léonard de Vinci garde la face. Après deux ans de protestation et de bataille, les habitants de la résidence au nom du peintre italien ont obtenu gain de cause. Jugés vétustes, les immeubles de la résidence étaient menacés de destruction par le bailleur social ACM, qui comptait dans le même temps doubler le nombre de logements sur le terrain. Après de nombreuses actions, les habitants ont finalement obtenu la réhabilitation des 72 logements. Ces derniers craignaient surtout que ce projet tue l'esprit de partage, la solidarité, et l'âme qu'ils ont donné à cette résidence HLM.

Bras de fer

Fermement engagés contre la destruction de cette résidence que certains occupent depuis près de trente ans, les habitants s'étaient jurés de ne rien lâcher. "C'était un bras de fer qui semblait en notre défaveur depuis le début", juge Teddy Desgranges, ancien habitant de la résidence et fils du président de l'association de défense des lieux. Après deux ans de bataille, son soulagement se fait sentir. "Je n'avais qu'un désir : que mon père puisse profiter de sa retraite ici, et que les habitants puissent profiter de ce qu'ils ont créé ici". Au programme donc : des actions collectives, menées par les habitants opposés au projet. 72 lettres à destination du maire de la ville, comme les 72 logements menacés de destruction. Puis une marche de 24 heures organisée autour des bâtiments.

On nous a comparés au village des gaulois tellement nous étions déterminés !

Teddy Desgranges

Ancien résident

La métropole aussi s'en est mêlée, sollicitée par des habitants en colère. Conseillère à la métropole et architecte, Stéphanie Jannin parle d'un "projet aberrant". Pour elle, la vitalité des lieux repose sur les liens que les habitants ont tissé entre eux. "On a tellement de mal à retrouver des résidences qui sont à la bonne échelle", estime-t-elle, heureuse de savoir que les habitants pourront désormais "dormir sur leurs deux oreilles"

Pourtant, chez ACM Habitat, à l'origine de la lettre reçue par les habitants en mai 2020 et annonçant le premier projet de démolition, on assure que de nombreuses réunions de concertation entre tous les partis ont été menées. "A force de travailler avec les locataires et face au constat qu'il faisait bon vivre dans cette résidence très végétalisée, on a finalement décidé de ne pas choisir la démolition et de préserver la cohésion", détaille Cédric Grail, le directeur général d'ACM. Le changement de cap ? Loin d'être "un renoncement" selon lui.

Un village dans la ville

Et si ce projet de démolition a autant effrayé les habitants, c'est parce qu'ils ont craint la perte de ce qu'ils ont créé depuis trente ans. Ce qu'ils aiment appeler "un village dans la ville". "J'ai grandi avec tous les enfants du quartier. Il y a des repères. Quand ma première voiture est tombée en panne, c'est un de mes voisins qui m'a aidé à la réparer car il était mécanicien. Quand j'ai déménagé, j'ai appelé mes voisins", continue Teddy Desgranges, un brin nostalgique. Désormais installé à quelques rues de Léonard de Vinci, ce Montpelliérain décrit "un phénomène social très fort". Construit autour de jardins partagés, les habitants disent avoir créé un lieu unique. Du partage, de l'entraide, des valeurs communes. Pour eux, un nouveau complexe était un non-sens.

Au programme de la réhabilitation donc, entre 15 000 et 20 000 euros par logement. L'objectif : une résidence plus verte, plus écologique, moins gourmande en énergie. "La typologie sera la même", détaille Cédric Grail. Mais du côté de la métropole, comme du côté des habitants, on émet quelques doutes. "On reste très sceptiques quant à la réhabilitation qui nous a été promise", admet Teddy Desgranges. "L'annonce de réhabilitation est assez légère, ce ne sont que des chiffres, donc on reste sur nos gardes", continue l'ancien résident de Léonard de Vinci

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