Pour la première fois en France, émerge une dynamique politique nouvelle. Les listes municipalistes, dites aussi listes participatives, revendiquent de transformer la société par le bas, au niveau local, en modifiant l’exercice du pouvoir.

Sur le campus de l'université Paul Valéry à Montpellier, nous avons rencontré des militants de "nous sommes". Distribution de tracts échanges avec les étudiants, il s’agit de mobiliser les jeunes sur cette autre façon de faire de la politique.

Car parler de la liste, c’est d’abord mettre en avant sa façon de faire, ce que précise Hugo: "Si toi aussi tu as des propositions pour la ville, ton quartier, tu peux aller sur le site internet". Un site qui permet la co-construction du  programme de "nous sommes".

Ces listes se revendiquent d’une forme de démocratie dite radicale, directe. "Archipel citoyen" à Toulouse, ou encore "Leucate citoyenne", elles émergent un peu partout, en ville comme à la campagne. Plus de  200 en France, une dizaine en Occitanie, recensées sur le site la belle démocratie.

Une  dynamique nouvelle en résonance avec de nombreux mouvements sociaux, une partie des gilets jaunes et bien d'autres. "Dans le cadre du mouvement « los indignados » en Espagne, des places publiques de « nuits debout » de « Notre Dame des Landes », on résiste à ce monde en s’encrant localement, mais pas pour s’enfermer dans le local,"  explique Elisabeth Dau, Directrice de recherche "Gouvernance démocratique/municipalisme" à Commonspolis

En France, cette effervescence passe  aussi par le milieu associatif. En  2017, il lance tous élus, un vaste plan de formation en direction des jeunes pour lutter contre l'abstention. Dans les soutiens: les scouts guide de France, l'association des maires ruraux de France. Plus de 3000 personnes formées.

Le pouvoir ça doit se partager


Hugo, 24 ans, étudiant en biologie/écologie et soutien de "nous sommes" à Montpellier est passé par là: "la politique, ça ne doit pas être une carrière. Le pouvoir ça doit se partager. Comment permet-on au plus grand nombre d’y aller? Oui, des gens n’ont pas forcément du temps à consacrer à 100% à la question démocratique, mais comment, en nous donnant des outils, on peut réussir à s’impliquer".
Prendre le pouvoir pour le partager, c'est aussi le sens des formations de "La commune est à nous"  avec plus de 4000 inscrits.
Pour Elisabeth Dau, il s’agit d’« une nouvelle pratique du pouvoir, plus horizontale, plus éthique. Les codes éthiques sont à la source de la construction du municipalisme. Revoir la qualité du leadership, la question de la gestion des conflits d’intérêt, la durée des mandats ».  

Transition politique

Le municipalisme: mouvement éphémère ou nouvelle logique politique qui s'installe ? Pour Emmanuel Négrier, Directeur de recherche en science politique au CNRS, nous sommes dans une période de transition « où on a à la fois encore actives, les vielles logiques de repérage politique, mais aussi pour les nouvelles générations, là où le péri-urbain explose, on est dans un bouleversement complet. Mais ces nouvelles identifications ne produisent pas encore un ordre politique stable. ».

Nouveauté de ces élections, le municipalisme entend incarner une des forces de cette transition politique. Il pourrait créer des surprises le soir du premier tour.    
 
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