Montpellier : une nouvelle carte en ligne permet de suivre en direct le niveau de sécheresse sur le territoire

Le niveau des cours d'eau, des nappes phréatiques, la pluie... autant d'indicateurs de la sécheresse d'un territoire difficiles à analyser. C'est pourquoi la start-up Montpelliéraine imaGeau lance son site Info Sécheresse, qui cartographie en temps réel le risque de sécheresse en France.

Alors que les ressources en eau sont de plus en plus rares, et les températures de plus en plus élevées, le risque de sécheresse fait sont grand retour chaque année en France. Pour mieux comprendre ce risque, et afin de prévoir ces épisodes de sécheresse à venir, une start-up Montpelliéraine lance sa plateforme gratuite, Info Sécheresse.

Le but ; permettre à tous d'accéder facilement à des données publiques sur la sécheresse, habituellement très arides pour les non-experts. Le site traite, au jour le jour, plus de 30 000 indicateurs sur le territoire, tels que la pluviométrie, le niveau des cours d'eau et des nappes phréatiques, et interprète ces données, qui sont cartographiées par départements

Chacun peut ainsi vérifier, concrètement, le niveau du cours d'eau voisin. Le bleu foncé, par exemple, témoigne d'un niveau d'eau très haut, et en rouge, d'un niveau très bas.

 

 

Un outil citoyen

A l'origine de cet outil, la start-up imaGeau, rattachée à l'un des géants du marché de l'eau en France, le groupe Saur. La jeune équipe de développeurs, d'hydrogéologues et de mathématiciens, s'est servie de plus de 100 millions de données publiques et à travaillé à les rendre compréhensibles au plus grand nombre. 

 

Chez imaGeau, nous utilisons les données Open Data mises à disposition gratuitement par l’Etat, payées par vos impôts. En tant qu’entreprise citoyenne, nous avons décidé qu’elles devraient aussi servir aux acteurs de l’eau, c’est ainsi qu’est né info-secheresse.fr. On voulait rendre ça ouvert à tous, gratuit, et facile d’accès.

Olivier Depraz, directeur général imaGeau Montpellier

 

Jusqu’à présent, pour connaître en temps réel l’évolution de la ressource en eau, il fallait consulter plusieurs bases de données, explique l'expert. Un travail long et fastidieux, impossible pour un profane.
 

 

Des outils gouvernementaux existaient déjà pour les citoyens, comme le site du ministère de la Transition écologique et solidaire, Propluvia, où sont répertoriés les arrêtés prefectoraux sur la sécheresse, ou le site Vigicrues, qui permet de vérifier le niveau des cours d'eau. Des plateformes parfois dificiles à déchiffrer. 

Ici, toutes ces données sont réunies sur une seule plateforme, à la disposition de tous, dans un esprit d’utilité citoyenne. Sous réserve d'une inscription gratuite, ImaGeau met également à disposition un historique des données sur plus de 40 ans, pour la pluviométrie par exemple.

 

Typiquement un agriculteur pourra bénéficier de cet outil, parce qu'il peut regarder l'état de la pluviométrie sur les trois derniers mois, mais aussi comparer l'état actuel de la sécheresse avec les années qui ont été particulièrement difficiles, et mettre en perspective ce qui se passe actuellement.

Matthieu Baïsset, directeur technique ImaGeau Montpellier

Pouvoir prévoir le risque sécheresse localement pourrait également bénéficier aux acteurs du tourisme, pompiers, collectivités locales...

 

 

L'eau ; une ressource non infinie à partager

Info Sécheresse, lancé pour la journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse, pourra également jouer un rôle dans le partage de l'eau entre différents acteurs, sur le terrain, selon Matthieu Baïsset, hydrogéologue. 

Les sécheresses sont amenées à devenir plus fréquentes, plus longues. On est passé de l’ère de l’abondance à l’ère de la gestion, où il faut vraiment partager cette ressource en eau. Des outils comme Info Sécheresse permettent d’aider aux arbitrages pour l’accès à l’eau et à son partage.

Matthieu Baïsset, directeur technique ImaGeau Montpellier

Prévoir une année sèche

 

Sur les dix dernières années, nous avons connu six années de sécheresse.

En 2019, de nombreuses communes du Languedoc-Roussillon avaient soufferts de la sécheresse. 74 communes de l'Hérault, dont Montpellier, 23 communes de l’Aude et 30 des Pyrénées-Orientales viennent d'être reconnues en état de catastrophe naturelle.

 

 

Devant ses données, Matthieu Baïsset se montre confiant ; dans l’Herault, le niveau des nappes est plutôt très haut en ce mois de juin. "Les cours d’eau sont réactifs grâce aux épisodes de précipitations très importants qu’on a eu ces dernières semaines", avance-t-il.  

Actuellement, le Lez est assez haut, ajoute-t-il. "On le remarque, il suffit de se promener dans Montpellier". Une situation à suivre, en direct, sur le site

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