Cent bougies pour Pierre Soulages en ce 24 décembre 2019 ! Né à Rodez il y a un siècle, le célèbre peintre vit et travaille depuis longtemps à Sète. Cet artiste reconnu dans le monde entier a toujours eu un lien très fort avec Montpellier et le Musée Fabre.
Pierre Soulages fête donc ses 100 ans ce 24 décembre 2019. Né à Rodez le 24 décembre 1919, il vit et travaille depuis plusieurs années à Sète, d'où est originaire sa femme.
L'artiste a toujours eu un lien avec le département de l'Hérault, où il est arrivé pendant la Seconde Guerre mondiale.
Associé depuis la fin des années 1940 à l'art abstrait, Soulages est particulièrement connu pour son usage de la couleur noire et ses reflets, un style qu'il appelle « noir-lumière » ou « outrenoir ».
De Rodez à Paris en passant par Montpellier
Figure majeure de l’abstraction, Pierre Soulages a peint près de 1 550 tableaux et est à ce jour le peintre vivant le plus cher, mais ça ne l'impressionne pas. La seule chose qui l'intéresse, c'est peindre, malgré l'âge, malgré les douleurs et l'arthrose qui limitent ses mouvements.Heureusement, dans son atelier à Sète, il réalise ses tableaux au sol et n'a pas besoin de lever les bras.
L'artiste s'est installé dans l'île singulière dès années 60, quand il a élu domicile dans une superbe villa sur le mont Saint-Clair !
La voici grâce à ces images d'archives :
Cette passion de la peinture remonte à son enfance, très tôt, à Rodez où il est né en 1919, avant de monter à Paris à 18 ans pour passer le concours de l'École des Beaux-Arts où il est admis en 1938.
Il n'y reste pourtant pas et décide de rentrer à Rodez pour se consacrer uniquement à la peinture.
Son ancrage régional se diversifie en 1942 alors qu'il quitte Rodez pour Montpellier, afin d'échapper au STO.
De ses années montpelliéraines, il faut retenir son amitié avec Joseph Delteil qui lui dit :
Vous peignez avec du noir et du blanc, vous prenez la peinture par les cornes, c'est-à-dire par la magie.
Après Montpellier suivra Paris où il s'installe avec Colette, son épouse, et peint des toiles où domine le noir. Toiles qui seront refusées au Salon d'automne de 1946.
Il ne se décourage pas pour autant, et en 1948 il est le plus jeune artiste d'une exposition collective de peintres français à Stuttgart. Suivront de grandes expositions à Paris, Hanovre, Zurich et La Haye. Dès 1953, la Kunsthaus de Zurich et le Moma acquièrent ses toiles. En 1962, Alfred Hitchcock achète une de ses toiles.
Si le noir a toujours été sa couleur préférée, janvier 1979 marque le début de sa période de l'outrenoir.
Butant sur une toile entièrement recouverte d'un noir épais, il réalise qu'il vient de franchir un cap en striant l'oeuvre.
"J'étais au delà du noir, dans un autre champ mental"
Suite à une commande, entre 1987 et 1994, il réalise 104 vitraux, en collaboration avec l'atelier de Jean-Dominique Fleury à Toulouse, pour l'église abbatiale Sainte-Foy de Conques. Abbaye devant laquelle, alors en classe de quatrième, il avait eu une révélation devant la beauté de l'édifice roman : il serait peintre. La boucle est bouclée.A Montpellier, une salle du musée Fabre lui est consacrée, permettant au public d’admirer la donation faite par le peintre à la ville.
Cette donation comprend 20 tableaux de 1951 à 2006 parmi lesquelles des œuvres majeures des années 1960, deux grands outrenoir des années 1970 et plusieurs grands polyptyques.
Le peintre français le plus cher
Une toile de Pierre Soulages a été adjugée 9,6 millions d'euros, fin novembre 2019 à Paris. Cette oeuvre peinte en 1960 était estimée entre 4 et 6 millions d'euros : un record mondial pour une oeuvre de l'artiste.
Consécration au Louvre
Le Louvre lui consacre une exposition dans son Salon Carré (depuis le mercredi 11 décembre et jusqu'au 9 mars 2020). Venues de New York, Londres ou de Rodez, une vingtaine de ses plus belles œuvres sont exposées.