Le conseil extraordinaire de la Métropole de Montpellier a décidé de destituer les 7 vice-présidents qui ont refusé de rejoindre le groupe En Marche et apparentés comme le leur demandait Philippe Saurel. A l'image de la question franche de Pierre Bonnal, aucun n'estime avoir failli.
"Quelle faute ai-je bien pu commettre ?" demande Pierre Bonnal maire du Crès à Philippe Saurel. "Pourquoi vous me virez ?". Le ton est donné lors de ce conseil extraordinaire de la Métropole de Montpellier. La séance est agitée. L'émotion est palpable. L'un après l'autre les sept vice-présidents destitués ou démissionaire prennent la parole pour comprendre pourquoi le président Philippe Saurel demande à l'assemblée de les exclure de l'éxécutif. Le maire du Crès continue d'une voix ferme en indiquant "Je ne me soumettrais pas. Je ne me coucherais pas."
A plusieurs reprises Philippe Saurel explique qu'il a "besoin de donner un second souffle à la Métropole". Il parle encore de la perte de confiance dans ces vice-présidents. Il n'y aura pas d'autre explication.
Claire Jacabo, conseillère municipale de Grabels, lit avec difficulté sous les éclats de voix un texte du sénateur Jean-Pierre Grand. Selon lui ceux qui sortent de l'éxécutif ont eu "le courage de résister à des pratiques politiques indignes en démocratie".
Cyril Meunier le maire de Lattes parle de gâchis. "Cela va rompre le climat de construction qui existe dans la Métropole dans 31 communes. Ce sont sept maires de communes proches de Montpellier qui sont visés. Il rappelle qu'il a travaillé depuis 16 ans pour le district et la Métropole acceptant des dossiers peu commodes comme les inondations ou les ordures ménagères."
René Revol rappelle qu'il doit son siège aux électeurs de Grabels. "C'est eux qui en décident y compris quand je perds des élections". Il explique son recours contre le partenariat public privé du projet de la gare de la Mogère. René Revol rappelle qu'il avait averti qu'il se présenterait comme suppléant de la candidate France insoumise sur la deuxième circonscription de l'Hérault. "Je préfère garder mes valeurs que de me soumettre."
Isabelle Touzard la maire de Murviel est au bord des larmes quand elle pose elle ausi la question : est-ce que j'ai failli ?
Jean-François Audrin, maire de Saint-Georges-d'Orques explique pourquoi il a choisi de démisionner pour décider, seul de son sort.
"Philippe Saurel en danger"
Jacques Domergue, élu Les Républicains, croit savoir ce qui motive cette décision. Le résultat des élections présidentielles et législatives sur Montpellier. "Philippe Saurel est en danger sur sa gauche avec le score réalisé par la France insoumise et sur sa droite vec le score de Macron". Selon jacques Domergue pour préparer sa réélection Philippe Saurel choisit de changer d'éxécutif à mi-mandat.
Soutien à Macron
Maud Bodkin élu LREM soutient la position de Philippe Saurel : "Un vice président est délégué du président. Il faut un exécutif sur lequel vous puissiez compter";
Enfin Max Lévita intervient pour dire que le Président Macron a besoin que nous le soutenons.
S'ensuit le vote pour ou contre le maintien de chaque vice-président. Bulletins orange, vert, bleu, jaune. Tour à tour Catherine Dardé, Cyril Meunier, Isabelle Touzard, Pierre Bonnal, René Revol, et Michèle Cassar perdent leur vice-présidence. A chaque fois les 2/3 de l'assemblée votent contre le maintien des élus. Jean-François Audrin avait préféré démissionner.
A l'issue du vote, les élus de Lattes quittent la salle.
A 20 h 00 Jacqueline Galabrun-Boulbes la maire de Saint Drézéry et le maire de Castries Gilbert Pastor étaient élus vice-présidents.
Les nouveaux vice-présidents de la Métropole de Montpellier
- Jacky Galabrun-Boulbes maire de Saint-Drézéry (53 voix)
- Gilbert Pastor maire de Castries (58 voix)
- Annie Yague élue à Montpellier (51 voix)
- Mylène Fourcade conseillère municipale à Fabrègues (56 voix)
- Thierry Breysse maire de Cournonterral (56 voix)
- Valérie Barthas élue à Montpellier (53 voix)
- Pierre Dudieuzère maire de Vendargues (61 voix)