9 étudiants de Montpellier viennent d'être primés au prestigieux concours international de Boston pour leurs recherches sur une contraception révolutionnaire : modifier une bactérie de la flore vaginale pour la rendre spermicide.
C'est un projet montpelliérain ambitieux et absolument novateur qui vient de remporter la médaille d'or et le grand prix du jury lors du concours international du Masschussetts Institute of Technology de Boston. Les 9 étudiants héraultais primés ont planché sur une contraception innovante à base de probiotiques.
Le projet "Vagineering"
L’équipe d’étudiants montpelliérains travaillant au sein du laboratoire UM-CNRS-Inserm depuis février 2018 avait un objectif à terme : trouver une contraception non invasive et sans les effets secondaires dévastateurs de la pilule. Et c'est en étudiant la flore bactérienne vaginale que les 9 petits génies comptent arriver à leur fin.
Leur source d'observation, c'est le Lactobacillus jensenii, une bactérie non pathogène qui habite la flore vaginale. En transformant " génétiquement" cette bactérie par l'insertion d'un cocktail de gènes, il s'agit de lui faire produire des molécules qui annihileraient la capacité de déplacement spontané des spermatozoïdes. Et pour que cette "immobilisation" des spermatozoïdes ne soit pas irréversible mais puisse être désactivée en cas de désir de grossesse, les étudiants ont planché en parallèle sur l'introduction de "gènes interrupteurs", autrement dit des gènes qui réguleraient la production des molécules contraceptives afin de pouvoir la stopper sur demande.
Grand prix du jury "Education and Public engagement" à Boston
Le concours iGEM (Compétition Internationale de Machines Génétiquement Modifiées) est un concours international de biologie synthétique organisé par le MIT (Massachusetts Institute of Technology) qui a lieu chaque année depuis 2003.
Ce concours propose à des équipes d’étudiants de tous pays de repousser les limites de la biologie synthétique. Les équipes sont multidisciplinaires et travaillent de concert avec d’autres domaines pour réaliser un produit innovant.
340 équipes du monde entier participent dont 9 françaises et 2 en Occitanie (Montpellier et Toulouse) et cette année, Montpellier a donc participé pour la première fois, et avec brio, à l’expérience iGEM.
Après la médaille d'or
Cette médaille ne se traduit pas par une récompense matérielle mais la distinction du projet montpelliérain est la bienvenue pour deux raisons principales:
Tout d'abord, la reconnaissance du caractère innovant de cette recherche va permettre de continuer l'étude. Normalement, les 9 étudiants n'étaient mobilisés sur le projet que jusqu'à sa présentation à Boston, mais l'une des étudiantes, Elsa, va le poursuivre au Centre de Biochimie structurale grâce à un stage de plusieurs mois pour concrétiser l'expérience. Elle va continuer à caractériser la bactérie et la transformer.
Et puis cette médaille d'or booste la participation de l'Université de Montpellier au concours de Boston. Cette année, c'était une première et vu le succès obtenu, la fac de sciences projette déjà de pérenniser cette participation. Objectif, sélectionner chaque année une équipe nouvelle, pour un nouveau projet innovant qui fera rayonner la recherche héraultaise au-delà des frontières.