Souleymane travaille dans une boulangerie de Fabrègues, dans l'Hérault, depuis un an. Aujourd'hui, il risque l'expulsion car sa demande d'asile lui a été refusée. Il craint de devoir partir alors qu'il est devenu indispensable à l'entreprise.
L'envie d'une vie meilleure
Souleymane à 24 ans. Il est arrivé en France en 2018 pour aspirer à une vie meilleure. Il a quitté la Guinée parce qu’il subissait des violences de la part de sa famille. Le jeune guinéen n'est jamais allé à l'école. Il arrive à Montpellier et se retrouve à la rue. Mais il y a un an, il trouve du travail à la boulangerie Pain et Partage à Fabrègues. Un métier qui lui a sauvé la vie dit-il : "Je me sens protégé, je me sens en sécurité, j’aimerais bien rester ici pour sécuriser ma vie."
Avec ce métier Souleymane gagne entre 1 300 et 1 400 euros nets par mois. Cet emploi, il l’a trouvé grâce à Patrice : "Je faisais des maraudes alimentaires dans les rues de Montpellier et j’ai rencontré Souleymane il était sans argent et demandeur d’asile. Il m’a demandé de lui trouver un lieu pour apprendre le français et c’est comme ça que l’on a commencé à se fréquenter. Par la suite il m’a demandé de l’aider à trouver un emploi si possible dans une boulangerie," explique Patrice Victor, membre de l'Association Humanitaire de Montpellier.
La volonté de s'en sortir
Patrice fait les démarches auprès des entreprises d’insertion et c’est comme ça qu’il lui trouve une place à Pain et Partage. Un bonheur pour le patron de la boulangerie : "C’est une personne très sérieuse, très ponctuelle, il est favorisé par son engouement, son désir de bien faire", raconte Romuald Adriansen, responsable de production chez Pain et Partage.
Un travail qui a complétement changé le jeune homme : "J'ai rencontré Souleymane il était en bas de l’échelle sociale. Il était en difficulté, sans emploi avec très peu d’argent et aujourd’hui il a un métier qu’il aime, il a des amis, il s’insère dans la société. Il se sent utile, donc c’est un éveil merveilleux."
Un avenir incertain
Mais cette vie, Souleymane pourrait la quitter d’ici très peu de temps, car sa demande d’asile a été rejetée en octobre dernier. Sans papiers aujourd’hui, il risque l’expulsion. Une inquiétude pour son employeur qui l’a embauché en CDI : "Je ne comprends pas que l’on puisse prendre quelqu’un, que l’on puisse l’aider, l’accompagner, investir sur lui et que maintenant tout s’arrête parce qu’on ne l’autorise pas. Alors qu’il vit en France, il travaille en France, il dépense son argent en France, je trouve ça inadmissible."
Accompagné par une association, il a déposé un recours gracieux auprès de la Préfecture de l'Hérault pour pouvoir rester en France : "S’il a un refus de titre de séjour, c’est un problème pour lui, pour l’entreprise aussi à laquelle il va manquer. Il va également rencontrer des difficultés pour rentrer chez lui, il ne pourra pas obtenir de billet d’avion, il sera amené à errer donc c’est négatif pour tout le monde."
Sans papiers Souleymane ne peut pas se loger. Il espère obtenir son titre de séjour et trouver enfin la stabilité qu'il a tant recherchée.
La Préfecture de l'Hérault n'a pas répondu à nos sollicitations.