Le projet de loi sur la sécurité globale qui prévoit notamment l'interdiciton de filmer les policiers lors de manifestations et l'utilisation élargie de drones, est jugé liberticide par les associations humanitaires qui s'étaient rassemblées devant la préfecture de l'Hérault.
Ils se présentent comme les sentinelles de la démocratie. Ils jugent qu'elle est menacée par la future loi sur la sécurité globale qui sera présentée demain à l'assemblée nationale. Ces sentinelles, ligue des droits de l'homme en tête, et une vingtaine d'associations, se sont rassemblées aujourd'hui devant la préfecture de l'Hérault pour protester contre cette loi jugée liberticide à plus d'un titre.
Loi sécuritaire
"Cette loi comporte plusieurs articles avec un continuum des pouvoirs de sécurité et l'augmentation des pouvoirs des agents de sécurité. Ce sont d'autres articles qui prévoient la possibilité de pénaliser la diffusion des images de policiers. Très concrètement cela veut dire que l'on ne pourra plus filmer de violences policières car l'élément qui va caractériser l'infraction sera caractérisé pour les journalistes mais aussi pour les observateurs", note Sophie Mazas, pour la Ligue des Droits de l'Homme."La mise en place de la surveillance par drone sera de manière bien plus attentatoire aux libertés publiques que l'est celle des caméras de video surveillance. Alors que les caméras sont fixes et qu'elles doivent être limitées, les drones peuvent circuler sans limites ou presque".
Liberticide
Pour les associations le gouvernement profite de l'Etat d'urgence pour restreindre les libertés individuelles. "Il y aura toujours une excuse. La Covid, le terrorisme... pour restreindre nos libertés" renchérit Maryse Pechevis, du syndicat des avocats de France. "C'est complètement disproportionné et là c'est la cerise sur le gâteau. Cette loi est totalement liberticide car surveiller les passants, la population, les manifestants avec des drones et des caméras c'est ahurissant..."Quelle est l'urgence de légiférer là-dessus alors que l'on n'a pas le droit de sortir ?
"Et puis alors que l'on pouvait apporter la preuve de certaines exactions policières, on ne pourra plus filmer les forces de l'ordre lorsqu'elles sont en train de commettre des violences. Qu'a-t-on à cacher ? On a besoin des services de police c'est certain mais la population et les journalistes doivent pouvoir jouer leur rôle de contre-pouvoir", ajoute l'avocate.
Les associations souhaitent interpeller les parlementaires sur ce qu'ils considèrent comme étant une dérive dangereuse vers un Etat policier.
Plusieurs manifestations de protestation sont prévues demain dans toute la France.