On avait à peine eu le temps de l'oublier quelques mois qu'il est déjà de retour. Les premières larves du moustique tigre ont été observées dans l'Hérault à Montpellier par la société Altopictus avant de concerner toute l'Occitanie. Rappel des gestes de prévention. Tout peut se jouer maintenant. Explications.
Il est casanier, feignant, il se reproduit à une vitesse grand V, c’est une véritable seringue vivante, vecteur de la dengue, du zika et du chikungunya. Et oui....Le moustique tigre est de retour !
Les premières larves sont sorties de leurs œufs dans le sud de la France à Montpellier, dans l'Hérault. Les piqûres pourraient intervenir dès le mois d'avril. À moins de démarrer la chasse aux gîtes larvaires, la meilleure façon de lutte contre sa prolifération. "C'est le meilleur moment pour intervenir, puisqu'on peut lui mettre un coup de frein au début de saison, avant qu'on ait les premiers adultes", confirme Florian Vernichon, responsable de l'agence de Pérols d'Altopictus, qui a sonné l'alerte sur son compte Facebook. "Si chacun fait un effort important sur la vidange de nos éventuels gîtes larvaires, dans les jardins, sur les terrasses" . Entre le 1er mai et le 30 novembre, l'entreprise assure la surveillance des Aèdes et la lutte anti-vectorielle pour des agences régionales de santé, dont celle d'Occitanie, jusqu'en 2023.
Gîtes larvaires, késako ?
Sous coupe de plantes, gouttière, arrosoir ou jouet d'enfant laissés à l'abandon, gamelle d'eau du chat ou du chien.. Tout réceptacle pouvant contenir un peu d'eau doit être retourné ou régulièrement vidé pour éviter que les femelles ne puissent y pondre (NDRL : entre 700 à 800 œufs par femelle). D'autant que les températures plus douces de ces derniers jours à Toulouse ou à Montpellier y sont propices.
"D'ici un mois, un mois et demi, en fonction des zones, on aura les premiers adultes qui vont nous piquer, et puis relancer le cycle d'adultes. Et là, par contre, avec les chaleurs, les premières, les douceurs du printemps, puis les chaleurs d'été, ça va aller de plus en plus vite, avec de plus en plus de multiplications des moustiques".
Gare aux gîtes "cachés" notamment en habitat collectif, prévient le spécialiste : "Quand on a des dalles qui ne sont pas très bien pentues, avec une mauvaise évacuation, on a des terrasses sur plots. On peut avoir des surprises assez importantes." A inspecter aussi, les descentes de gouttières de sa maison ou du toit de sa résidence. "Parfois, on peut avoir des petits avaloirs plus vieux, au cœur de sa terrasse, souvent en étoile, ou ancrés dans le sol avec un petit capuchon. Et dedans, on peut vite trouver quelques larves qui se développent en grande quantité."
Lire aussi : Vrai ou Faux. Cet expert des moustiques tigres vous dit tout sur cet insecte vecteur de certains virus
Près de 1 400 cas recensés en France l'an dernier
Faire la chasse aux gîtes larvaires avant celles des œufs en chocolat. L'enjeu sanitaire est de taille. Et c'est l'affaire de tous. Le moustique tigre ne vole pas très loin, au maximum dans un périmètre de 150 mètres. Mieux vaut bien s'entendre avec ses voisins et les sensibiliser à cette étape de prévention. D'autant que le moustique tigre est voyageur. Les aéroports, les zones maritimes font partie des sites les plus surveillés.
D’après le rapport de Santé Publique France, qui coordonne la lutte anti-vectorielle, paru le 24 octobre 2023, plus de 1 374 cas de dengue qui ont été détectés entre le 1er mai et le 20 octobre 2023 en France. 19 cas de dengue ont été recensés en Occitanie, dont au moins deux cas autochtones à Montpellier (contractés en France).