Un lieu d'accueil adossé au CHU ouvrira ses portes en juin à Montpellier pour une prise en charge médicale et psychologique de femmes victimes de violences physiques, sexuelles, psychologiques et administratives.
"Plus on parle, mieux c'est". Aline Feucherre, la présidente du CIDFF (Centre d'information sur les droits de femmes et des familles) de l'Hérault, est doublement ravie. D'abord de l'ouverture prochaine de la Maison des femmes, et ensuite que l'on en parle. Le lieu dédié à l'accueil des femmes victimes de violences ouvrira ses portes en juin dans le quartier de la Pompignane à Montpellier.
"C'est un lieu unique pour une prise en charge globale pour les femmes victimes de toutes sortes de violences. Adossé à un centre hospitalier, il propose du soin mais aussi tout ce qui permet de retrouver une automoie au-delà du soin", selon les termes utilisés par sa fondatrice, Ghada Hatem à Saint-Denis lors de la création de la première maison des femmes en 2016.
Les femmes ne doivent plus être la plus grande minorité opprimée vivant sur terre !
Ghada Hatem, gynécologue et fondatrice de la maison des femmes
Le concept a été repris dans les politiques publiques de lutte contre les violences faites aux femmes.
Il s'agira d'accueillir les femmes victimes de toutes sortes de violences. Psychologiques, physiques, sexuelles, administratives...
Aline Feucherre, présidente du CIDFF
"Ce peuvent être des femmes qui veulent une IVG car elles sont interdites de prendre une contraception. Ce peuvent être aussi des femmes victimes de mutilations sexuelles pour demander une réparation, des femmes enceintes bousculées, violentées qui se posent des questions sur ce qui se passera à l'arrivée de leur bébé...", précise Aline Feucherre.
Un lieu unique pour les femmes et les enfants
C'est un lieu unique pour la prise en charge globale des femmes victimes de violences. Il y aura des médecins, des gynécologues, des psychologues, des assistantes sociales, des associations pour un accompagnement transversal.
"On ne laissera pas de côté les enfants car nous savons que quand une femme est victime de violences, les enfants sont co-victimes. On va donc proposer aussi aux enfants des prises en charge adaptées avec aussi des permanences d'associations", ajoute Aline Feucherre.
Le local de 200 m², en travaux pour l'instant, appartient du CHU de Montpellier. Il ouvrira en juin.
Montpellier après Béziers
Une Maison des femmes existe déjà à Béziers depuis 2021. L'Hérault sera le seul département de France à avoir deux Maisons des femmes.
Chaque année en France, 200 000 plaintes sont déposées par des femmes victimes de violences. On estime qu'il y en aurait cinq fois plus. La moitié d'entre elles ne franchit pas le seuil d'un commissariat.