Suite à l'épisode neigeux qui a eu lieu la semaine dernière dans le département de l'Hérault, plusieurs salariés n'ont pas pu se rendre sur leur lieu de travail. Doivent-ils prendre un jour de congés ? Seront-ils rémunérés ? L'exemple avec les employés de la Poste à Saint-Jean-de-Védas.
Jeudi 1er mars, la ville de Montpellier est paralysée par la neige. Les routes sont coupées, les transports en commun interrompus. En conséquence, plusieurs salariés d'entreprises ne peuvent pas se rendre sur leur lieu de travail.
À la Poste de Saint-Jean-de-Védas, le message est clair. Les employés reçoivent un SMS de la direction leur disant de ne pas venir. Le lendemain, les postiers commencent le travail un peu plus tôt pour compenser cette journée perdue. Seulement, aujourd'hui, la direction leur demande de poser un congé le jour des intempéries.
"Cette décision nous reste un peu en travers", confie un employé du centre de tri. "On nous dit de ne pas venir et maintenant de poser un jour de congé, ça ne passe pas."
Que dit la loi ?
Une chose est certaine, l'employé qui ne se rend pas à son travail pour cause d'intempéries ne peut être sanctionné. En revanche en ce qui concerne la rémunération, c'est plus compliqué.
"Le code du travail ne prévoit rien sur les intempéries ou les jours de neige", explique Me Danjou, avocat au Barreau de Montpellier. "Le jour non travaillé n'est pas rémunéré puisque le salarié n'a pas effectué sa prestation de travail", ajoute-t-il.
Sauf convention ou accord collectif plus favorable, l'employeur est donc dans son droit lorsqu'il décide de ne pas rémunérer son employé bloqué par la neige. Dans ce cas, et afin d'éviter cette retenue, l'employeur peut amputer l'absence sur ses congés payés.
Une pétition lancée à Saint-Jean-de-Védas
"Pour les salariés un jour de congé perdu, ça coûte", atteste Emeric Bazalgette, délégué syndical CGT PTT. "D'autant plus que les salariés ont fait du tri supplémentaire vendredi et samedi pour rattraper le retard ", déplore-t-il.
Suite à la colère des salariés, la CGT a aussitôt fait circuler une pétition dans les services de la Poste, en espérant faire reculer la direction.