Le fondateur de l'association Le Refuge a été mis en examen pour viol et agression sexuelle, indique le parquet de Montpellier ce vendredi 21 janvier. Placé sous contrôle judiciaire, Nicolas Noguier conteste les faits qui lui sont reprochés.
L'un des fondateurs et ex-président de la fondation "Le refuge", qui héberge des personnes homosexuelles rejetées par leur famille, a été mis en examen pour "viol" et "agression sexuelle", a annoncé vendredi le procureur de la République de Montpellier. Il avait été placé en garde à vue mercredi.
"Nicolas Noguier a été mis en examen pour un fait de viol et un fait d'agression sexuelle", indique Fabrice Belargent dans un communiqué. Le compagnon de M. Noguier, cofondateur et ex-directeur du Refuge, Frédéric Gal, a également été mis en examen "pour deux faits de harcèlement sexuel", ajoute le magistrat.
Les deux hommes ont également été mis en examen "pour travail dissimulé et harcèlement moral sur plusieurs salariés et bénévoles de la fondation". Ils ont été placés "sous contrôle judiciaire avec interdiction d'entrer en contact avec les plaignants du dossier et d'exercer une activité en contact régulier avec des mineurs ou des personnes vulnérables", précise le représentant du ministère public.
Les deux hommes contestent les faits
Les deux mis en examen ont formellement contesté durant leur garde à vue l'ensemble des faits à caractère sexuel qui leur sont reprochés et "ont produit des éléments à l'appui de leurs déclarations". Ils ont également contesté le travail dissimulé et le harcèlement moral, indique également le procureur.
Après dix-huit ans à la tête du Refuge, une association importante au sein de la communauté LGBT+, les deux hommes avaient démissionné en février 2021 de leur fonction de président et de directeur après une polémique née en décembre d'un article au vitriol du site d'information Médiapart sur leur gestion interne. Un audit partiel avait ensuite pointé du doigt des "dysfonctionnements structurels (...) imposant une réaction forte et urgente", soulignant que cette fondation ayant connu "une forte croissance" reposait sur "un fonctionnement totalement artisanal". Il relevait "un climat de défiance et un mal-être au travail d'une partie significative des acteurs" de l'association.
Le parquet avait de son côté diligenté une enquête préliminaire en mars 2021 après les plaintes et signalements de particuliers ou d'associations concernant des infractions pénales commises au siège du Refuge à Montpellier et certaines de ses antennes réparties sur le territoire national. Certaines faisaient notamment état "de violences sexuelles (viol, agressions sexuelles et harcèlement sexuel) qui auraient été commises par les deux hommes sur des personnes majeures ou des mineurs accueillies au sein de la structure", a rappelé le procureur Belargent.