L’eurodéputée héraultaise IrèneTolleret a été nommée parlementaire européenne de l’année pour son travail sur l’alimentation durable. Elle est la seule Française parmi les quinze députés distingués par le Parliament magazine.
Des cimes du Pic Saint-Loup au sommet de l'Union européenne, il n'y finalement pas tellement de distance, surtout lorsque l'on s'appelle Irène Tolleret. Fraîchement désignée par ses pairs comme parlementaire de l'année, pour ses travaux sur l'alimentation durable, l'eurodéputée héraultaise dit avoir repris des recettes locales pour les transposer au niveau européen.
Une priorité pour l'Europe
Après cette distinction, la principale intéressée ne cache pas sa satisfaction : "cela fait plaisir que la sécurité alimentaire soit désormais un sujet central pour l'Union européenne depuis que la crise COVID a accentué la précarité alimentaire", ajoute Irène Tolleret.Le fait de se dire au niveau européen que la sécurité alimentaire, l'alimentation durable sont des sujets grâce auxquel on va distinguer des eurodéputés me fait penser que l'on va dans la bonne direction.
Avant d’arriver au parlement, l'élue a travaillé sur la qualité et le plan alimentaire territorial mis en place par la métropole de Montpellier en s’inspirant du pacte de Milan dédié à l’alimentation durable. Ce plan qui consiste à connecter les villes avec leurs zones rurales passe notamment par l'aide à l'installation de jeunes agriculteurs, la création de laboratoires de transformation avec des personnes en réinsertion (en partenariat avec les écoles, les ehpad).
Sur le modèle du Pic Saint-Loup
" De manière générale, j'ai repris des choses de la région d'où je viens, comme le projet terrtorial du Grand Pic Saint-Loup ( qui consiste à offrir une alimentation saine et locale, soutenir l’économie et l’emploi agricole, préserver le patrimoine paysager et les ressources naturelles, limiter les émissions de gaz à effet de serre), j'ai essayé à chaque fois de les ériger en modèle au niveau européen ", explique l'élue héraultaise.Tous autour de la table
Au parlement européen depuis un an et demi, Irène Tolleret a beaucoup travaillé au sein de l’intergroupe chargé de la qualité des produits du terroir comme le Comté, le Champagne, le Bordeaux, le Parmesan, pour les appellations d’origine et la qualité.Elle a fondé l’European Food Forum qui s’inspire des assises de l’alimentation dont le but est de réunir autour de la même table tous les acteurs de l' alimentation, des agriculteurs, en passant par la grande distribution, la transformation et en y associant les politiques de tendances diverses de la commission européenne pour mieux s'entendre et avancer dans la résolution des problèmes.
Une nourriture suffisante et de qualité est un droit fondamental de l'être humain.
Ce n'est pas un propos de bo-bo. L'accès à une nourriture de qualité est un moyen de remettre le projet européen dans la vie de tous les citoyens. On mange tous les jours et si l'on mange une nouriture locale et de qualité c'est bon pour l'environnement local, pour l'emploi local car la transformation ne se délocalise pas. Je fais référence à des expériences qui ont eu du succès et qui ont déjà été mises en place sur le Pic Saint Loup ou sur le territoire de la Métropole de Montpellier. Tous les Européens doivent avoir accès à cela".
Le bons sens
Cette crise nous rappelle aussi le bons sens : ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. "Cela ne veut pas dire de tout produire en local mais trouver une articulation entre le local, le national et l'international", ajoute Irène Tolleret."L'union européenne a doublé les budgets d'aides pour lutter contre la précarité alimentaire. La crise COVID a des conséquences en Europe mais aussi en dehors de l'Europe.
La précarité alimentaire des pays extra-européens, cela peut être la famine.
Il faut donc réagir pour sortir de cette crise et s'appuyer sur un système alimentaire plus résilient.
