Occitanie : cinq associations de lutte contre le sida menacées par la baisse de leurs subventions

En Occitanie, cinq associations de lutte contre le sida sont touchées par une baisse importante de leurs subventions, décidée par l’Agence Régionale de Santé. Les associations craignent de ne pas pouvoir continuer leur combat.

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Le coup est dur à encaisser. Sur douze associations de lutte contre le sida en Occitanie, cinq vont devoir faire face à une baisse de leurs subventions. La décision a été prise au début de l’été par l’ARS, l’Agence Régionale de Santé.

Les coupes sont conséquentes voire drastiques, allant de 15% à 49% du financement actuel. Alors, forcément, les associations s’inquiètent pour leur avenir. Vivre (à Sète), Arap Rubis (à Nîmes), Maison de vie du Roussillon (à Perpignan), Envie (à Montpellier), et Aides (à Montpellier, Toulouse, Béziers, Alès, Perpignan, Nîmes), craignent de mettre la clé sous la porte.

Déjà, certains employés ont dû être licenciés, comme au sein de l’association Vivre, où deux salariés sur trois ont perdu leur poste. Surtout, les actions sur le terrain seront désormais moins nombreuses : moins d’interventions en collèges et lycées, moins de préservatifs distribués, moins de permanences assurées… La Maison de vie de Roussillon a ainsi fermé sa permanence au centre hospitalier de Perpignan, rapporte l’Indépendant.

Jacques Reynes, président de la Coordination régionale de lutte contre le sida (Corevih), s’indigne :

Ces associations font un travail important sur le terrain, elles accompagnent les personnes en difficulté. Elles sont dans l’action et ne se contentent pas de recueillir des subventions !



Lettre ouverte

Cette coupe dans les budgets surprend, surtout dans le contexte actuel. Il y a quelques jours, une enquête pointait du doigt la hausse du nombre de contaminations au VIH chez les jeunes homosexuels, en particulier dans la région de Montpellier.



Les douze associations régionales, y compris celles non concernées par les baisses de financement donc, ont adressé le 24 juillet à la directrice de l’ARS une lettre ouverte. Elles y soulignent que "les coupes budgétaires brutales et drastiques, sans anticipation ni concertation, mettent en péril les programmes de santé sur l’ensemble du territoire dès cet été", et y déplorent la "logique comptable" à l’œuvre :

Elle fait fi des réalités épidémiologiques, des réalités démographiques, des réalités socio-économiques, des réalités de terrain, de nos réalités, et en premier lieu de celles des personnes concernées. In fine, elle ne fera que reporter et alourdir des coûts en matière de santé publique qu’il faudra affronter à un moment ou à un autre.



"Bras de fer compliqué"

"L’ARS représente la majeure partie des fonds de certaines associations", souligne Jacques Reynes :

Les plus petites associations vont être en grosse difficulté. Elles ne sont pas en mesure de s’engager sur du lobbying pour recueillir des fonds, et sont extrêmement dépendantes des entités publiques.


Face à cette baisse, les collectivités pourraient décider d’augmenter leurs propres subventions. Mais elles pourraient aussi, s’inquiète le président du Corevih, choisir de les réduire, suivant l’exemple de l’ARS.

De son côté, cette dernière explique sa décision en mettant en avant une baisse d’activité de ces associations, qui justifierait une baisse en conséquence de leur budget. Mais les associations démentent ladite baisse d’activité.

L’ARS souligne néanmoins qu’elle continuera d’accompagner ces associations, en souhaitant mettre davantage l’accent sur le dépistage. Elle précise par ailleurs que le dialogue n’est pas coupé. Fin août, une rencontre est prévue avec les associations. Celles-ci s’attendent à un "bras de fer compliqué".





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