Le Secours catholique publie ce jeudi 7 novembre 2019 son bilan annuel sur l’état de la pauvreté en France, et dans notre région. Les personnes les plus précaires s’appauvrissent et les écarts augmentent.
L’Occitanie est la quatrième région la plus peuplée de France, avec près de 6 millions d’habitants en 2017, et la deuxième la plus touchée par le chômage : 10,3 % de la population active, contre 10 % au niveau national.
Les départements littoraux, les plus pauvres
Dans la région, les départements du littoral sont les plus pauvres. L’Aude, le Gard, l’Hérault et les Pyrénées-Orientales sont les départements les plus fortement touchés par la pauvreté et par le chômage en France. Dans l’Hérault par exemple, les chiffres du chômage sont presque doublés. On compte 17,7% de personnes au chômage contre 9,1% au niveau national, d’après les données de l’Insee de 2016.
Les jeunes, les plus touchés
Ce sont les jeunes de moins de 25 ans qui sont les plus affectés, avec 30 % de chômage dans cette catégorie, contre 24 % au niveau national. La progression du chômage des jeunes de 15 à 24 ans est particulièrement sensible dans les Pyrénées-Orientales et dans des départements ruraux comme l’Aude, l’Ariège ou le Gers.
Pour Amélie Corpet, directrice du Secours Catholique dans l’Hérault, cette pauvreté peut s’expliquer par le manque de métiers de pointe, contrairement à Toulouse et son bassin d’emplois grâce à l’aéronautique :
Dans l’Hérault, c’est le secteur du bâtiment qui emploie le plus dans le département.
La part des personnes de plus de 50 ans est plus élevée qu’ailleurs, ainsi que celle des personnes retraitées. Le Secours catholique a rencontré 6 812 ménages en 2018. Deux profils-types se dégagent parmi les personnes les plus précaires : les étrangers et les mères seules.
Proportion de personnes étrangères la plus faible
Le rapport du Secours catholique s’intéresse cette année à la question des étrangers. C’est en Occitanie que la proportion de personnes étrangères rencontrées est la plus faible : 30 %, contre 44 % au niveau national.
La plupart de ces étrangers ne sont pas des primo-arrivants, c’est une particularité héraultaise. Presque la moitié sont en situation administrative stable et sont installés sur le territoire depuis au moins cinq ans.
Les étrangers représentent un tiers des bénéficiaires du Secours catholique dans la région. Pour Amélie Corpet, les étrangers souffrent d’une mauvaise réputation alors qu’ils sont les plus précaires :
70% d’entre eux ont fait des études mais ils n’ont pas accès à l’emploi parce que leurs formations dans leur pays sont rarement reconnues en France.
Une personne sur 5 est une mère seule
Les mères seules sont le profil le plus rencontré depuis des années dans l’association. Elles représentent une personne sur cinq qui franchit les portes du Secours catholique dans la région. En moyenne, ces femmes ont deux enfants à charge. Elles n’ont pas de travail ou ont un emploi à mi-temps pour pouvoir s’occuper de leurs enfants.
Entre les murs du Secours catholique à Montpellier, l'entraide est de mise. Les bénéficiaires sont souvent investis dans l'association. Amélie Corpet les rencontre souvent. Elle explique : "ils ont l'impression d'être mis de côté et ont donc envie de participer, de sortir de chez eux pour donner de leur temps."