Après la crise sanitaire, les métiers de la gériatrie manquent cruellement de personnel en cette période estivale. Les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes mais aussi les services de soins infirmiers à domicile vivent une véritable pénurie.
"Les professionnels qui s'occupent de nos ainés ont besoin de renfort cet été". C’est ce que vous lirez sur la page d’accueil de Pôle emploi Occitanie.
Il manque des animateurs, des cuisiniers, des assistants de vie mais aussi des médecins, des infirmiers ou des aides-soignants. Les besoins en professionnels sont immédiats, partout dans la région.
Rien que dans l’Hérault, cela représente 300 emplois à combler, soit près de 10% des offres proposées.
Contactée, une maison de retraite privée de Montpellier nous confirme avoir cinq postes d’aides-soignants en CDI à proposer. En attendant, la direction jongle avec le personnel présent et les heures supplémentaires… Le risque est à terme l’épuisement professionnel.Le personnel qui a tant œuvré pendant la crise a besoin de souffler. Le secteur est porteur mais en tension, car il peine à recruter.
Des professionnels de santé épuisés
Ces professionnels ont été très mobilisés tout au long de la crise sanitaire, ils ont besoin de repos. Mais le secteur était déjà en tension et peinait à recruter.Travailler en gériatrie peut paraître moins valorisant que de soigner les patients en maternité, en chirurgie ou aux Urgences. Beaucoup d’images de maltraitance ont circulé ces dernières années déconsidérant l'image de ces métiers. Or, bien évidemment, dans les 824 EHPAD de la région Occitanie, il se passe aussi de belles choses, applaudies chaque soir lors de la pandémie.
La gériatrie demande d’avoir un œil aiguisé, les patients présentent souvent plusieurs pathologies. C’est un métier difficile mais riche, un métier où l’on se sent vraiment utile. Nous avons à faire à un public dépendant, il faut du cœur et de l’énergie.
Les accords du Ségur de la santé seront-ils salutaires ?
La crise sanitaire a également révélé un manque de reconnaissance financière du personnel hospitalier et de celui des EHPAD. Les accords du Ségur menés durant sept semaines par le ministre de la Santé, Olivier Véran, ont débouché sur la promesse d’une augmentation de 183 euros net mensuels pour les personnels paramédicaux et non médicaux.Reste à savoir si cela suffira à déclencher des vocations et donc favoriser des embauches.
Avec le vieillissement de la population, l’avenir du secteur n’est pas menacé et des formations sont possibles grâce à des dispositifs proposés par la Région Occitanie ou l’Etat.