Pour certains résidents d’un EHPAD de Montpellier, dans l’Hérault, cette fête des mères avait une saveur particulière. Ils ont retrouvé leurs proches après plusieurs mois de séparation. Malgré les gestes barrières et la distanciation sociale, un geste était toléré : se toucher la main.
Les retrouvailles étaient fortes et cette fête des mères, inoubliable. Après trois mois de séparation, Sabine et Carole retrouvent leur maman Simone, dans un EHPAD de Montpellier. "C’est tellement d’émotion" confie Sabine.
Bientôt, on pourra lui faire un bisou ! Enfin, j’espère. Quel bonheur de la revoir !
Comme nous vous l’expliquions dans cet article, le gouvernement a assoupli les règles de visite. Mais ces dernières restent tout de même très encadrées dans les EHPAD d’Occitanie.
Une rencontre sous surveillance
Dès l’entrée, trois bénévoles de la protection civile prennent la température des visiteurs qui signent ensuite une attestation : ils déclarent ne pas avoir été testés positifs au COVID-19 ou ne pas avoir de symptômes. Ils doivent également respecter les gestes barrières pendant la rencontre.
A 14h30, les premières familles arrivent et pourront rester une heure avec leurs proches. Installées dans le réfectoire, les tables – désinfectées avant et après chaque passage – sont espacées. Les résidents sont déjà là.
Le contact toléré ?
Les résidents attendent leurs proches sous le regard des bénévoles de la Protection civile dont le rôle est également de surveiller le respect des gestes barrières et de la distanciation sociale, à un détail près. "Nous avons vérifié que les visiteurs n’avaient pas de fièvre et qu’ils s’étaient bien lavé les mains, on considère qu’ils peuvent avoir un petit contact" affirme Julie Maurin, bénévole.
Se toucher les mains est donc toléré mais il faut que les visiteurs gardent le masque et une bonne distanciation sociale.
Une bonne nouvelle pour Sabine et Carole. Après une désinfection des mains au gel hydroalcoolique, les deux sœurs, masquées, peuvent prendre et toucher les mains de leur maman, Simone.
Là on peut sentir sa peau, ça fait chaud au cœur.
Les sourires sont masqués mais toute l’émotion se ressent dans les regards. D’un geste de la main, Simone embrasse ses filles.
Elle n’avait jamais fait ce geste auparavant et son regard est si intense, j’ai l’impression qu’elle a compris la séparation et qu’elle était heureuse de nous revoir.
Pendant ces trois mois de séparation, les trois femmes n’ont pu se voir, ni s’appeler, Simone ayant des problèmes d’audition.
Aujourd’hui, elles communiquent par écrit. "Tu es heureuse de nous voir ?" "Oh oui" souffle Simone, le sourire aux lèvres.