Occitanie : hausse des températures, inondations, des prévisions inquiétantes pour le littoral selon le rapport du GIEC

Les experts du GIEC ont sorti leur nouveau rapport sur l’évolution du climat. Les dérèglements s’accélèrent plus vite que prévus : hausse des températures, inondations, montée des eaux, le littoral d’Occitanie est particulièrement touché par les conséquences du changement climatique.

Le rapport du GIEC, Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, est sans appel : le dérèglement climatique s’accélère. Et il provoque des événements climatiques extrêmes, déjà à l’œuvre sur le littoral d’Occitanie : hausse des températures, sécheresse, incendies, inondations et montée des eaux, autant de phénomènes qui risquent de s’accentuer.

Des chaleurs extrêmes... jusqu'à 50°C

Les espoirs de la COP21 à Paris - de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré - semblent compromis. Pour le GIEC, si on maintient les émissions de gaz à effet de serre actuelles jusqu’en 2050 avant de parvenir à les diminuer, le réchauffement mondial sera de 2,1 à 3,5 degrés en 2100. Les pires scénarios vont jusqu’à 5,7 degrés supplémentaires.

Or le littoral d’Occitanie est particulièrement concerné par ces hausses de températures, du fait de sa proximité avec la mer Méditerranée. Le Giec prévoit une forte augmentation des vagues de chaleur sur tout le pourtour méditerranéen, encouragées par le réchauffement des eaux de la Méditerranée.

Nous sommes déjà dans le futur qu’on avait prédit il y a 30 ans pour 2030, 2040.

Les départements du Gard et de l’Hérault enregistrent déjà des vagues de chaleur de plus en plus importantes. Le record de France monte à 46 degrés, à Vérargues dans l’Hérault, en juin 2019. « Nous sommes déjà dans le futur qu’on avait prédit il y a 30 ans pour 2030, 2040 » constate Guillaume Simonet, coordinateur du RECO, un réseau d’experts sur les changements climatiques en Occitanie.

Conséquences de cette hausse des températures : une modification du paysage, notamment dans le moyen-pays : « On assiste à une méditerranéisation de l’intérieur du territoire, le long de la plaine de la Garonne », explique Guillaume Simonet. Ce qui n’est pas sans conséquences sur l’agriculture : face à la sécheresse et aux fortes chaleurs, les viticulteurs doivent déjà avancer leurs dates de vendanges.

L’implantation de nouveaux cépages, notamment grecs, est à l’étude pour assurer la survie de cette agriculture.

Et le temps presse : « Si les émissions stagnent, ce n'est pas le scénario de laisser-aller, dans les prochaines décennies, on atteindra autour de deux degrés aux alentours de 2050, et on le dépassera par la suite », analyse Valérie Masson-Delmotte, vice-présidente du groupe de travail du GIEC. Il faudra alors envisager des pics de chaleurs pouvant aller jusqu’à 50 degrés, selon Alix Roumagnac, président d’un centre de prévisions des risques météorologiques.

Des risques d’inondation accrus

Conséquence paradoxale du réchauffement du littoral d’Occitanie, les inondations risquent de devenir plus fréquentes. L’augmentation de la température de l’air accentue l’évaporation de la Méditerranée. Cela forme des masses nuageuses qui s’accumulent puis se déversent d’un coup sur le littoral. Ces épisodes cévenols et méditerranéens provoquent les inondations impressionnantes que nous connaissons tous les ans. Les experts du RECO prédisent « une augmentation des dégâts matériels et humains » pour les années à venir, selon Guillaume Simonet.

La menace de la montée des eaux

Le niveau des mers est déjà monté de 20 centimètres entre 1901 et 2018 selon le GIEC. « Avec un scénario de réchauffement de 3 degrés, on peut aller jusqu’à 50, 60 centimètres supplémentaires d’ici la fin du siècle » craint Alix Roumagnac.

L’agence européenne de l’environnement a fait des projections avec un scénario plus pessimiste : de 60 centimètres à 1 mètre supplémentaire pour le niveau mondial des mers. On constate sur cette carte qu’avec une telle montée des eaux, c’est tout le littoral d’Occitanie qui est submergé.

Dans l’ex-Languedoc-Roussillon, près d'un habitant sur deux vit sur la frange côtière, déjà menacée par les submersions marines et l’érosion du littoral.

Un futur qui dépendra des décisions présentes

Le tableau est pessimiste. Mais tout n’est pas encore perdu. Les experts internationaux ont insisté sur ce point : c’est l’activité humaine qui cause ces changements climatiques. Les scientifiques qui ont participé à ce rapport appellent donc à un changement de comportement, comme Christophe Cassou, directeur de recherche au CNRS et auteur du rapport du GIEC.

Il n’appartient donc qu’à nous d’inverser la tendance.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité