Occitanie : les facultés de médecine contraintes d'ouvrir plus de places en deuxième année, "c'est une demi-victoire"

Le Conseil d'Etat a ordonné à quinze faculté de médecine, dont celles de Montpellier et Toulouse-3, d'ouvrir des places supplémentaires en deuxième année d'études de santé. L'objectif : éviter aux étudiants lésés par la réforme de se retrouver sans affectation.

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La réforme de l’accès aux études de santé continue de faire polémique. Cette semaine, le Conseil d'Etat a contraint quinze universités à ouvrir avant octobre prochain des places supplémentaires en deuxième année d'études de santé.

L'objectif : "accueillir, en septembre 2021, au moins 20 % d’étudiants de plus qu’à la rentrée universitaire 2020", précise-t-il.

Libre arbitre laissé aux facultés

Selon lui, malgré la hausse globale du nombre de places en deuxième année de médecine, dentaire, pharmacie et sage-femme, certaines facs n'ont pas suffisamment joué le jeu. Parmi elles, celles de Toulouse-3 et Montpellier, très critiquées pour leur politique, par les syndicats d'étudiants. 

Ça ne nous suffit pas ! La faculté de médecine de Montpellier devrait s’adapter au nombre d’étudiants et non fixer au préalable un plafond. Fixer arbitrairement des chiffres, ça conduit à des situations dramatiques.

Fabien Bon, élu du SCUM (Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier)

Etudiants entrés en 2020 sacrifiés par la réforme

Depuis la rentrée 2020, finie la PACES, les futurs étudiants en santé ont désormais le choix entre deux cursus. Mais la mise en place de cette réforme en pleine crise sanitaire ne cesse de faire polémique.

Etudiants et parents ne sont pas d'accord avec l'interprétation de la loi faite par les différentes facultés. Avec la nouvelle réforme, deux systèmes s'entrechoquent. Conséquence : les premières années ayant obtenu de très bons résultats pourraient malgré tout ne pas avoir de place en seconde année. 

Collectif de parents d'étudiants mobilisé

A Montpellier, un collectif de 200 parents s'est alors rapidement formé. Ce sont eux qui sont à l'origine du recours déposé devant le tribunal administratif. 

Sur le fond, on est ravis de cette décision du Conseil d'Etat, c'était totalement inespéré. Mais c'est une demi-victoire parce que ce qui est terrible, c’est qu’à l’arrivée, on va sauver peu de jeunes. On ne sait pas réellement où on va en terme de gains de place.

Muriel Brajon, membre du collectif PASS/L.AS Nîmes-Montpellier

Des places supplémentaires mais dans quelles filières ? C'est également la grande interrogation de ce collectif. "C'est au doyen de la faculté de répartir les places supplémentaires imposées par le Conseil d'Etat dans les filières qui en auraient le plus besoin. Il faut que la filière médecine prenne ses responsabilités. C’est là où il y a le plus de besoins et de demandes".

Elle poursuit, "il y a eu un énorme gâchis cette année. A Montpellier, il y avait les grands admis (ceux qui ont récolté plus de 17 de moyenne), ça représente une cinquantaine d'étudiants. Il y a ensuite 300 étudiants qui ont eu la chance d’aller à l’oral (ceux qui ont eu plus de 15,5 de moyenne), pour eux on ne sait pas encore ce qu'il en est. Tous les autres, qui étaient de très bons étudiants, ont été ajournés. Pour ces derniers, c’est cuit".

Quoi qu'il en soit, parents et étudiants sont déterminés à "continuer à se battre" pour "sauver le maximum d'étudiants". Leur dernier espoir : un décret promis début juin par le Premier ministre, Jean Castex, qui devrait réorganiser la répartition des places en 2e année. 

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