Près de 100 personnes ont répondu à l’appel des opposants au projet d’implantation d’une usine d’embouteillage, à Pinet dans l'Hérault, ce dimanche. Un groupe industriel envisage de puiser l’eau souterraine à Montagnac pour la vendre en bouteille. Une absurdité pour ces manifestants, à l'heure où l'eau devient une denrée rare.
Non à l’exploitation des eaux souterraines de Montagnac ! Les membres de l'association "Veille Eau Grain" s'opposent encore et toujours au projet de privatisation du forage de La Castillonne, situé sur la commune de Montagnac, dans l'Hérault, entre Montpellier et Béziers.
Sous ce village de 4 200 habitants, une énorme réserve naturelle d’eau, dort à 1500 mètres au-dessous du Domaine de la Castillonn, depuis des années. En avril dernier, la municipalité a cédé la parcelle et sa nappe au groupe Alma qui produit de l’eau en bouteille (Cristalline, Saint-Yorre, Vichy). Cet industriel, considéré comme l'un des plus grands groupes d'eau minérale et de source en France, veut aussi acquérir un autre terrain pour installer une usine d’embouteillage dans un vignoble d’appellation Picpoul de Pinet. .
"Pourquoi priver les gens qui habitent ici de leur eau ? On va les obliger à acheter des bouteilles en plastique ? C’est absurde ! " s'exclame un manifestant.
"On privatise un forage pour mettre de l’eau en bouteille, alors que l’on sait que dans 10 à15 ans, on manquera d’eau, c'est un non-sens" renchérit une dame interrogée sur place par notre équipe de France 3 Occitanie.
Des millions de bouteilles produites
L'objectif du groupe industriel serait de produire 500 000 bouteilles d'eau par jour, voire trois fois plus, selon les responsables de l'association.
lI y a beaucoup de débats en ce moment autour du comment faire dans le futur avec l’eau et là, on a des gens qui la prennent et qui la mettent en plastique, donc ça veut dire pollution et destruction des paysages.
Christophe Savary de Beauregard, président de l'association "Veille eau grain"
Les opposants au projet poursuivent leur combat. Ils comptent aujourd’hui sur la SAFER, organisme chargé de veiller au foncier agricole, pour qu'elle casse la vente et fasse préemption sur la vente du terrain.
Après un déjeuner, à Pinet, le groupe a emprunté la Via Domitia qui longe les terrains de la discorde.
Selon ces manifestants, cette implantation aura aussi des conséquences catastrophiques sur le paysage et l'environnement, avec l'artificialisation des sols, les rotations quotidiennes de centaines de camions.
Écrit avec E.Terpereau.