"On se casse la gueule et on repart" : le spectaculaire envol du wingfoil, nouveau sport de glisse à la mode

C'est une activité nautique en pleine expansion : le wingfoil a le vent en poupe depuis qu’il est né voilà à peine quatre ans. Ce tout jeune sport de glisse est en passe de détrôner le kite. Un succès phénomènal qui profite au littoral régional.

Wing en anglais signifie "aile". Cette aile, mariée à une planche montée sur un foil, est en train de battre tous les records ! Cette nouvelle discipline de glisse, née il y a à peine quatre ans, connaît un énorme engouement sur notre littoral où l'on voit les pratiquants se multiplier été après été.

Plus accessible et moins technique que le kite, elle fascine tous ceux qui ont envie de voler au-dessus de l'eau.

Pour autant, les premiers temps, on est plus souvent sous l’eau qu’au-dessus, comme en atteste une jeune montpelliéraine rencontrée lors d'une initiation dans le port de Carnon mi-septembre :

On monte sur la planche, on essaye de monter son aile en l'air et on se casse la gueule, on repart, on se re-casse la gueule et ça continue comme ça, c’est assez physique mais c’est une bonne fatigue !

Clémentine, débutante en wingfoil

Nombre d’adeptes de ce nouveau sport commencent donc par prendre quelques jours de cours, comme Laurent, venu tout exprès de Grenoble.

Avec Lionel, son moniteur du jour, il se rend au banc de sable de l'Espiguette, un endroit protégé des vagues, idéal pour débuter.

Guidé pas à pas, au talkie-walkie, Laurent se bat avec sa voile et tente de mettre le foil en action pour planer au-dessus de la mer. Les chutes sont nombreuses et au bout de quatre heures, le quinquagénaire est "cuit" mais ravi :

"Je pense que, au début, il faut un peu ténacité et prendre des cours pour avoir les bases. Après, y’a pas de secret, il faut pratiquer, pratiquer et pratique comme pour tous ces sports" explique-t-il entre deux allers-retours dans l'eau.

Pour les écoles de kite, l’arrivée du Wingfoil n’a pas été synonyme de révolution au niveau des cours,  car très vite, les clients partent voler de leurs propres ailes. 

Pour autant, si on peut parvenir à se déplacer assez rapidement sur l'eau avec son aile, "voler" n'est pas une chose aisée : "Cette phase la prend énormément de temps. Glisser en hauteur demande un pilotage très fin et il faut beaucoup de pratique et de persévérance", explique Stéphane Breton, gérant d'une des plus anciennes écoles de Kite dans l'Hérault.

De la glace à Hawaï

Le wingfoil n'est pas né sur le littoral héraultais. "L'aile, la wing, existait depuis longtemps, explique  Raphael Salles. On la testait sur des planches à voiles mais cela n’offrait pas de bonne performance. Donc ça avait disparu sur l'eau, mais cela a rebondi sur la glace, avec des patins, et cette activité-là est restée depuis les années 80. La Wing est revenue avec l'arrivée des foils, car quand on est sur un foil, on n'a pas besoin de beaucoup de vent pour glisser car il y a très peu de frottement. C'est alors reparti de Hawaï en 2018."

Ce pionnier du kite a monté son entreprise de matériel nautique à Pérols, près de Montpellier dans l’Hérault, il y a une trentaine d’années. Avec le wingfoil, ça a été le coup de foudre :

Ce qui m’a plu dès le premier jour, c’est que c’était un mélange de planche à voile et de kite, deux sports que j’ai pratiqués toute ma vie. J’ai fait 20 ans de planche et 20 ans de kite. Là, j’ai pu mélanger les deux. Voir le wingfoil devenir un vrai sport, c’est génial !

Raphaël Salles, chef d'entreprise à Pérols

Une entreprise héraultaise, leader du marché mondial

Sentant le vent venir, cette société de Pérols a misé sur un objectif : concevoir et fabriquer un pack complet, parvenir à une osmose technique entre l’aile, la planche et le foil.

"Tout ce qui vole est compliqué. Le foil, en particulier, c’est très sensible dans la mise au point. On a un architecte naval qui travaille avec nous depuis plus de 10 ans pour travailler uniquement sur ces engins-là. Il y a un gros enjeu en fabrication, beaucoup de contraintes, il faut que ce soit cohérent, solide et durable" souligne ce PDG dont l'entreprise est devenue leader du marché mondial de Wingfoil.

Sentant le vent venir, cette société de Pérols a misé sur un triple objectif : concevoir et fabriquer un pack complet, parvenir à une osmose technique entre l’aile, la planche et le foil.

Pari gagné pour cette entreprise familiale : en quatre ans, elle a doublé voire triplé ses ventes et coiffé tous ses concurrents au poteau.

"En deux à trois ans, grâce à la Wing et aux foils, on a pris le leadership et on a vraiment explosé en chiffre d’affaires. D'autant qu'à la sortie du Covid, tout le monde a eu envie de nouveauté, de liberté. Au moment où la Wing était en train de naître, ça a été un facteur multiplicateur" conclut Raphael Salles avec un sourire tranquille.

Dans la cour des grands

L’envol du Wingfoil dans la région est aussi spectaculaire dans le milieu sportif. Cette nouvelle discipline s’invite désormais dans les compétitions de kite les plus réputées comme en 2023, au Mondial du vent, à Leucate.

La ville de Mauguio-Carnon, qui organisait pour la seconde année un week-end de course et de découverte  mi septembre, a décidé de faire du Wingfoil son nouvel emblème pour attirer les pratiquants sur les "ailes" de saison, en juin et en automne.

Désormais en France, on compte déjà plus de 300 compétitions officielles.

Reconnu comme une discipline de haut niveau en 2022, le wingfoil a été de plus adoubé par la Fédération française de voile, qui a annoncé la constitution de son Équipe de France Extrême Glisse, cette année.

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