À partir de septembre 2024, les étudiantes et les étudiants trans de l'université Paul Valéry bénéficieront d'un stock de dix absences à écouler les jours de règles douloureuses et ce, sans besoin de justificatif. Obtenue par le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier, la mesure ravit déjà les interrogées sur le campus.
Jusqu'à présent, les étudiantes de l'université Paul Valéry de Montpellier sont pénalisées quand elles manquent un cours en raison de règles douloureuses. Conséquence, parfois : des points en moins sur la moyenne, un zéro en cas d'examens, voire une perte de bourse si l'absence est signalée au CROUS.
"Un problème d'égalité homme femme et d'accessibilité aux études", que le syndicat de Fabien Bon a réussi à résoudre en partie. Avec d'autres étudiants, ils ont convaincu l'administration : les étudiantes auront le droit à dix jours d'absence injustifiées par an, examens compris, à partir de septembre 2024.
"Bientôt un congé menstruel mis en place à l'université Paul-Valéry ?"
— SCUM - Montpellier (@scum34) January 17, 2024
Aujourd'hui, le média Métropolitain revient sur cette nouvelle mesure obtenue par le SCUM, le syndicat étudiant de Montpellier ⤵️ https://t.co/TNXhR2n9Md
"On n'est pas prises au sérieux"
"C'est une super bonne idée. C'est pas trop tôt, ça fait des années qu'on le demande", se réjouit Emma Samartino, étudiante en L1, au micro de France 3 Occitanie. "On ne devrait pas avoir à justifier d'avoir ses règles. Toutes les femmes les ont chaque mois".
D'autant que les certificats médicaux ne sont pas toujours faciles à obtenir. Bien souvent, aux yeux des médecins, les règles douloureuses ne constituent pas un motif valable pour être dispensée de cours, sauf pour les femmes diagnostiquées de l'endométriose.
La fin du certificat exigé, c'est la preuve qu'"on est plus reconnues et plus écoutées" selon Serena Montano, qui étudie la littérature et la culture italiennes avec Emma.
Bien souvent, on est pas prises au sérieux. On nous rétorque qu'on est des chochottes ou qu'on a la flemme d'aller en sport.
Serena Montano, étudiante à l'université Paul Valéry
Le SCUM souhaiterait 2 à 3 jours de congé par mois
Pourtant, Victoria Morouard l'assure : "Tenir sur une chaise avec l'impression qu'on nous met des couteaux dans le ventre toute la journée, ce n'est pas possible. Aucune position assise ne permet de soulager la douleur".
La sœur de la jeune femme est atteinte d'endométriose et "ça aurait été un bonheur pour elle d'avoir ce congé autorisé du temps où elle était étudiante".
Si la mesure n'entre en vigueur qu'à la rentrée prochaine, c'est notamment parce que l'administration doit procéder à "quelques ajustement administratifs" avant de se lancer.
Une période lors de laquelle le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM) continuera de négocier : les étudiants demandent deux à trois jours de congé par mois. Fabien Bon n'est pas menstrué, pourtant il le sait, "les règles douloureuses, ça ne dure pas qu'une journée".