Retrouver confiance en soi grâce à des activités artistiques, c'est important pour tous les adolescents, mais plus encore pour ceux malmenés par la vie. C'est pour eux que la protection judiciaire de la jeunesse organise les Rencontres Scène Jeunesse. L'occasion pour nous de leur donner la parole.
120 jeunes, tous pris en charge par la direction de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) en France ont passé trois jours dans l'arrière-pays de Montpellier, près du Pic-Saint-Loup, à Viols-en-Laval dans l'Hérault.
Certains ont été placés sous protection par le juge, pour éviter une peine de prison par exemple.
D'autres ont été soustraits à la relation toxique qui les liait à leur parents.
Tous ont perdu confiance en eux, en leur capacité, en leur goût de vivre aussi.
L'art comme thérapie
Les éducateur de la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse) interviennent auprès de mineurs délinquants ou en danger, avec pour mission de les aider à quitter l'engrenage de la délinquance pour la plupart.
Ce rassemblement des Rencontres scène jeunesse poursuit cet objectif, en utilisant l'art comme thérapie, pour aider les jeunes à exprimer leurs émotions.
C'est aussi la concrétisation d'un investissement de plusieurs mois avec leurs éducateurs et leurs éducatrices.
Les 120 adolescents sous protection judiciaire ont participé à des ateliers proposés dans le cadre naturel de Viols-en-Laval: slam, rap, street art, theâtre, arts circassiens.
Ils ont rencontré des artistes et des artisans venus partager leurs passions.
Célia
Célia par exemple a été placée à 16 ans en foyer dans le cadre de la protection de l'enfance. Elle n'a commis aucun acte de délinquance mais elle se retrouve dans l'histoire de ses camarades.Pour elle, ses parents "n'ont pas rempli leurs rôles de parents".
Célia a encore besoin de soutien. Elle a décroché de l'école en fin de 3ème.Mes parents n'ont pas fait preuve d'empathie. Ils nous ont pris pour des objets, pas pour des personnes. Mais les gens ici nous prennent en considération. Et ça c'est une chance.
Grâce à l'équipe pédagogique, elle s'est découvert un talent pour l'écriture et c'est dans ses textes qu'elle exorcise sa souffrance.
Elliot
Elliot a 14 ans; A Viols-en-Laval, il s'est pour la première fois de sa vie initié à la voltige équestre.Comme beaucoup de jeunes ici, l'adolescent a un parcours de vie cahotique, marqué par des situations familiales douloureuses et des actes de délinquance.C'est bien, c'est libre, on prend de la hauteur. Toutes les activités ici apprtent du bonheur.
Ici il retrouve un peu d'insouciance.
Encouragé par un éducateur, cette séance est l'occasion pour lui de se dépasser et de reprendre confiance en l'avenir.
Romain
Pour Romain, un peu plus âgé, c'est l'occasion de lâcher prise en se lançant dans les airs. Il fait du trapèze.Placé sous protection judiciaire par un juge pour enfants, Romain a échappé à la prison.J'ai peur des hauteurs. mais quand je suis là haut, je n'ai pas peur du tout, je me sens libre.
Entouré par ses éducateurs désormais, il bénéficie d'un vértibale soutien et d'un cadre éducatif.
J'ai grandi avec un père violent. Puis dans la famille de ma mère, je ne me suis pas senti soutenu. Ici, j'ai une épaule sur laquelle m'appuyer.
Retrouvez Elliot, Romain et Célia dans ce reportage à Viols-en-Laval.
Après ces trois jours de parenthèse, de petits moments de bonheurs partagés, les adolescents repartent plus confiants pour leur vie d'adulte.
80% des jeunes qui passent une fois devant les juges des enfants n'ont plus jamais affaire à la justice.