Dans son rapport 2022 sur la pauvreté en France, le Secours Populaire relate que "la moitié des ménages étudiés" disposent de moins de 5 euros par jour et par personne pour vivre, une fois le loyer et les charges payées. A Montpellier, les bénévoles remarquent que parfois, ce budget ne dépasse pas 50 centimes par jour.
Les chiffres sont accablants. Comme chaque année, le Secours catholique dresse un rapport sur l’état de la pauvreté en France. On y apprend par exemple que les personnes accueillies par le Secours catholique vivaient avec un revenu médian de 548 euros en 2021. A titre de comparaison, c'est moins que la moitié du seuil de pauvreté, fixé à 1 102 euros par mois.
Pour aider les personnes en difficulté, le Secours catholique tient des épiceries solidaires afin de proposer une alimentation saine à prix réduits. Pour une somme inférieure à 5 euros, les bénéficiaires de cette épicerie repartent avec un panier de denrées suffisant pour une petite semaine. « Ici les clients paient entre 10% et 20% de la valeur des produits. C’est une épicerie qui permet de rester digne car il y a tout de même une participation et les personnes qui viennent ici choisissent ce qu’ils veulent manger, il n’y a pas de panier tout fait », explique Geneviève Sinberstoin, la bénévole qui tient l’épicerie du Secours catholique de Montpellier, située au 5 rue du Général Campredon.
Le rapport 2022 du Secours catholique stipule qu’une fois le loyer et les charges payées, la moitié des ménages rencontrés dispose en moyenne de 5 euros par jour et par personne pour vivre. A Montpellier, Geneviève Sinberstoin rencontre régulièrement des familles qui disposent d'encore moins de ressources : « pour nous, 5 euros c’est déjà des personnes qui ont des moyens, ici on rencontre parfois des familles qui ont 50 centimes pour manger ».
Choisir entre manger, se chauffer ou s’habiller ?
L’alimentation sert de variable d’ajustement pour les ménages qui vivent avec un budget aussi serré. « Les chiffres de ce rapport sont très marquants car on voit que les personnes concernées doivent faire des choix impossibles. Elles doivent choisir entre se nourrir, se chauffer ou s’habiller » explique Jean-Marie Brugeron président du Secours catholique de l'Hérault.
Les personnes en situation précaire sont la cible de nombreuses idées reçues. Parmi elles, celle qu’elles ne savent pas gérer leur budget. « C’est faux, on rencontre beaucoup de familles monoparentales dont le revenu moyen a baissé depuis la crise du Covid et l’actuelle inflation. Si elles viennent nous voir, c’est justement parce qu’elles cherchent à se nourrir avec le budget qu’elles peuvent allouer » détaille Jean-Marie Brugeron.
Ce bénéficiaire d'origine indienne, qui a rejoint sa famille dans la région, a fait le choix de pousser les portes de l’épicerie solidaire il y a un mois : « je suis venu ici car même si j’ai toujours fait attention, je n’ai pas une très bonne situation financière. Avec mes parents, j’ai appris à regarder les prix des kilos et à comparer. En venant ici, j’ai vu que ça me coûtait bien moins cher qu’au supermarché, même pour des produits bio ».
Le rapport se base sur l’année passée mais les chiffres présentés ne sont pas prêts de s’améliorer. Le nombre de dossiers reçus par le Secours catholique a considérablement augmenté ces dernières semaines à cause de l’inflation. L’Occitanie est particulièrement touchée par cette baisse du pouvoir d’achat, c’est même la 3ème région où les revenus sont les plus faibles en France.