Pour lutter contre les invendus qui représentent 1/3 du gaspillage alimentaire en France, deux anciens ingénieurs en récupèrent une partie pour les transformer en bocaux gourmands.
Redonner le sourire à des fruits et légumes qui font la grimace : tel est le challenge que Soël Maincent et Camille Magré se sont lancés il y a plus d’un an en créant leur association de conserverie Boc’Alenvers. Chaque semaine, les deux cofondateurs récupèrent des dizaines de kilos d’invendus d’une grande surface dans le centre de Toulouse pour les transformer en bocaux gourmands.
Dans leur cagette, des tomates un peu trop mûres, une courge cabossée, un concombre flétri, délaissés par la clientèle pour quelques défauts visuels. Pourtant, Camille Magré l’assure, "le goût est là".
Deux anciens ingénieurs en "quête de sens"
Sensibles aux causes environnementales et consternés par les 10 millions de tonnes de gaspillage alimentaire généré chaque année en France, les deux anciens amis ont décidé d’agir à leur échelle. "On était en colocation il y a 2-3 ans et on avait l’habitude de cuisiner de grosses cocottes pour la famille et les amis, confie l'ancienne ingénieure en aéronautique. Alors quand on était dans notre quête de sens dans nos anciens métiers, on a pensé à se retrouver autour de ça dans un projet à l’échelle locale, à Toulouse, qui est notre ville de cœur".
Ils décident alors de troquer leur casquette d’ingénieur pour enfiler un tablier et une charlotte deux fois par semaine dans les cuisines de La Bouillonnante, anciens locaux d’Orange qui abritent désormais différents projets associatifs.
Dans cette cuisine, pas de manuel ou de tutoriel : l’imagination culinaire du binôme suffit à donner un coup d’éclat aux rescapés des bennes. Tartinades, confitures, sauce : les deux cordons bleus commercialisent déjà plus de 30 recettes anti-gaspi, inspirées de la cuisine du monde, dans des épiceries locales.
Un chantier d'insertion professionnel en préparation
Mais la démarche ne s’arrête pas à sauver les fruits et légumes. "Boc’Alenvers ambitionne d’accompagner les personnes éloignées de l’emploi et résoudre plein de problématiques sociales", annonce Soël Maincent. Un projet d’insertion professionnelle qui devrait voir le jour en 2023.
Toujours dans l’optique de faire grandir leur projet, les deux cofondateurs ont lancé un financement participatif qui prendra fin le 11 novembre prochain. L’objectif : récolter 16000 euros pour acheter de nouvelles machines et un vélo-cargo pour réduire leur impact environnemental.