Un temps écartée, l’extinction de l’éclairage public la nuit à Toulouse aura bel et bien lieu, et entrera en vigueur ce lundi 31 octobre, date du passage à l’heure d’hiver. Sans que les quartiers concernés n’aient été annoncés précisément. Un collectif de piétons s’inquiète des conséquences de cette décision.
Face à la flambée du coût de l’énergie, la municipalité de Toulouse a finalement décidé de procéder à l’extinction des lumières à Toulouse, excepté dans l’hypercentre et certains quartiers passants (centre historique, gare Matabiau, place Abbal…).
Les lumières resteront éteintes de minuit à 5 heures du matin. La première soirée sans lumière aura lieu ce lundi 31 octobre. La mesure vise à économiser l’électricité au maximum… Mais pourrait restreindre, selon l’association 60 millions de piétons 31, la liberté de circulation des piétons.
Pas de concertation
Peu de temps avant la mise en place de l’extinction de l’éclairage public, les quartiers qui en seront exemptés ne sont pas encore véritablement connus. "Ce manque d’informations, c’est déjà un premier élément", plaide Richard Mébaoudj, président de 60 millions de piétons 31.
"Ils le font subitement, sans informer les gens. Certaines personnes vont rentrer de vacances et vont retrouver leur quartier plongé dans le noir. Il n’y a pas eu de concertation, et c’est un premier élément de mécontentement", relève le militant associatif.
De fait, les réactions ont été peu nombreuses parmi les 250 adhérents et les quelque 450 abonnés Facebook de l’association. "On est dans l’ambiguïté la plus totale. Il y a des zones qui ne seront pas impactées. Lesquelles ? Les quartiers où il y a le plus de délits ? L’inverse ?"
Ainsi, 60 millions de piétons 31 craint que la mesure ne discrimine certaines populations. Que les "pauvres trinquent". "Dans tous les cas, ça va stigmatiser certains quartiers", estime Richard Mébaoudj.
"La lumière, c’est un filet de sécurité"
A l'heure de la sobriété énergétique, la voiture devient "un luxe" et l’extinction des lumières pénaliserait les piétons. "La lumière, c’est un filet de sécurité", ajoute Richard Mébaoudj. Précisant qu’outre la délinquance, une rue non éclairée et une voirie mal entretenue pourraient conduire à de simples accidents.
"Les gens ont le droit de circuler de minuit à 5 heures du matin", défend-t-il. "On a quand même un peu l’impression de revenir au Moyen-Âge, où certaines rues étaient de véritables coupe-gorge."
Malgré tout, Richard Mébaoudj dit comprendre le sens de la mesure. "Si on a une grosse vague de froid et qu’on risque le black-out, nous sommes favorables à des mesures ponctuelles", tempère-t-il.
Mais il espère que l’extinction de l’éclairage public, jugée comme une restriction de la liberté de circulation, ne se pérennisera pas : "avec le développement de l’éclairage intelligent, le problème serait réglé."