Depuis le 29 octobre, trois secteurs de la ville de Blagnac ne sont plus éclairés entre 1h et 5h du matin. D'une durée d'un an, l'expérimentation a pour objectif de protéger l'environnement.
À Blagnac, extinction des feux. C'est une nouvelle expérimentation au nom de l'écologie et de la protection de l'environnement que vient de lancer la mairie de cette commune située au nord-est de Toulouse, en Haute-Garonne. Depuis vendredi 29 octobre, Blagnac éteint l'éclairage public entre 1h et 5h du matin dans une partie de la ville, et cela va durer un an, jusqu'au 31octobre 2022. Trois lieux ont été retenus pour cette étude, avec des profils variés: un secteur d'activités artisanales (en rouge sur la carte ci-dessous), un quartier résidentiel (en jaune), et un autre près des berges de la Garonne et des Quinze Sols (en violet), proche d'un milieu naturel préservé.
Des effets néfastes pour la faune, la flore et les hommes
Derrière la mesure inscrite dans l'agenda 21 local - programme d'action pour le développement durable - la mairie affiche quatre objectifs:
- maîtriser les consommations d'énergie
- diminuer les émissions de gaz à effet de serre
- diminuer la pollution lumineuse
- préserver la biodiversité
"Il s'agit de recréer un espace de nuit nécessaire à l'équilibre naturel", explique la mairie de Blagnac dans un communiqué. Avec l'éclairage, "la migration des oiseaux est perturbée ; de nombreux insectes attirés par la lumière meurent chaque nuit d’épuisement ou brulés", et la végétalisation aussi s'affaiblit, avance la ville.
Et il n'y a pas que pour nos amis les bêtes que cette lumière artificielle s'avère problématique. Selon une enquête de l'Institut national du sommeil et de la vigilance, 24% des Français déclarent être gênés par l'éclairage public. Une étude publiée en octobre dernier par l'Académie Nationale de Médecine, quant à elle, pointe ses effets délétères pour notre horloge interne.
Quand sobriété d'éclairage rime avec de belles économies
En France l'ADEME, l'Agende de la transition écologique, estime que l’éclairage public représente 41 % des consommations d’électricité des collectivités territoriales, et 37 % de leur facture d’électricité. Plonger un quartier dans le noir quand il est endormi peut donc être source d'économies.
D'autres villes en Occitanie ont pris une telle initiative. C'est le cas par exemple des communes de Colomiers, Auzeville-Tolosane, Tournefeuille, etc. À Colomiers, éteindre 50% de son parc d'éclairage public a justement permis à la commune d'économiser 115.000 € par an. Blagnac devrait dresser un premier bilan à la fin de l'hiver afin d'estimer s'il est nécessaire ou non d'adapter les modalités du dispositif.