Plusieurs associations se mobilisent lundi 31 octobre 2022 sur l'esplanade des Invalides à Paris durant trois jours afin d'apporter leur soutien à l'Office national des forêts (ONF), dont le budget doit être voté par l'Assemblée nationale. Parmi eux, le Tarnais Thomas Brail.
Durant trois jours et trois nuits, le Groupe National de Surveillance des Arbres (GNSA), Canopée Forêts vivantes et l'association A.R.B.R.E.S vont mener une drôle d'action sur l'esplanade des Invalides à Paris à partir de ce lundi 31 octobre : déclamer les 170.000 signataires d'une pétition lancée par l'ensemble de ces collectifs afin de lutter contre ce qu'ils estiment être "le démantèlement programmé de l'ONF".
Parmi ces défenseurs de l'environnement, le Tarnais Thomas Brail, qui depuis plusieurs mois connaît une notoriété grandissante en raison de ses actions contre l'abattage d'arbres à travers toute la France.
"Durant cette période, les dotations pour l'Office national des forêts (ONF) vont être votées par l'Assemblée nationale, explique l'activiste dans une vidéo publiée sur le réseau social Twitter. Chaque année, ces budgets sont en régression permanente. Si vous ne voulez pas perdre ce service public qui a pour but de garder nos forêts viables et surtout, si vous ne voulez pas qu'à terme des coopératives prennent la main sur la gestion de nos forêts publiques, alors rejoignez-nous."
Le photographe Yann Arthus-Bertrand et le réalisateur Cédric Dion sont également présents lors de cette action.
38% des effectifs de l'ONF supprimés en 20 ans
Selon l'association Canopée, en 20 ans, l’ONF a perdu 38% de ses effectifs. “L’ agent forestier n’est plus doté des moyens ni de la structure pour assurer ses priorités, comme l’adaptation des écosystèmes et le maintien du couvert forestier” témoigne auprès de l'association Frédéric Bedel, ingénieur forestier à l’ONF.
Les effectifs de l’Office national des forêts (ONF) "ne baisseront pas en 2023", assure pourtant le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, dans une interview à Sud Ouest. "Ils seront stabilisés sur la totalité du pôle écologie (Ademe, Météo France, Office français de la biodiversité, etc.) et sur l’ONF", a-t-il ajouté.
Un nouveau contrat d’objectifs et de performances (2021-2025) prévoit la suppression de 475 postes supplémentaires. Cinq organisations syndicales ont déposé en juin un recours en justice pour demander son annulation.
L'enjeu du réchauffement climatique
En août, un rapport sénatorial recommandait au gouvernement de "revenir sur les 500 suppressions de postes de l’ONF prévues" alors que le changement climatique et ses conséquences, comme les incendies de l'été 2022, démontrent l'importance du rôle de l’ONF.
Face à ces craintes, le chef de l'État, Emmanuel Macron a annoncé une batterie de mesures afin de mieux prévenir les feux de végétation, comme par exemple la replantation d'un milliard d'arbres d'ici 10 ans.
Pas suffisant pour les associations de défense de l'environnement qui s'inquiètent également du recours de plus en plus fréquent à des contractuels au sein de l'ONF, des objectifs forestiers majoritairement orientés vers la production de bois et la multiplication des partenariats commerciaux pour nos forêts.