Les banques alimentaires ont été exclues du bouclier tarifaire énergétique mis en place par le gouvernement. Dans l’Hérault, le réseau d’aide craint de devoir diminuer drastiquement ses activités à cause de l’explosion des factures.
Dès son arrivée dans les locaux de la banque alimentaire de Mauguio dans l'Hérault, Denis Vassal constate avec impuissance la conséquence des hausses de l’énergie sur le budget de fonctionnement de l’association. "On compte déjà une augmentation de 38% pour les carburants, à peu près autant pour EDF, +13% sur les péages d’autoroutes, se désespère le trésorier de l’antenne de Mauguio. Ça va freiner l’activité."
Inquiétude
"La hausse est très sensible, explique le trésorier à Jérôme Gaussen et Lilia Aoudia, journalistes à France 3 Occitanie. Je suis inquiet parce que nos gros postes de charges, notamment carburants, EDF et, dans une partie moindre, autoroutes, vont augmenter considérablement en 2022. On est en pleine élaboration du budget 2021 et on ne sait absolument pas à quelle sauce on va être mangés".
Les six camions de la structure - qui parce qu’ils sont frigorifiques consomment plus - font plus de 20 000 km par an. Avec le prix du gasoil qui flambe, c’est toute la chaine de solidarité qui est menacée. Même problèmes avec les chambres froides qui stockent une centaine de palettes de produits frais et surgelés. Impossible d’absorber la hausse du prix de l'électricité sans répercussion. Des factures trop élevées obligeront les responsables à débrancher toutes ces banques réfrigérées qui représentent l’un des budgets.
Bouclier indispensable
Le bouclier tarifaire "nous parait totalement indispensable", poursuit Denis Vassal. "Si notre facture EDF est multipliée par dix, on ferme les chambres froides, on ne fait plus de produits frais, on ne fait plus de surgelés. On ne peut pas se permettre une telle augmentation."
Comme toutes les banques alimentaires de France, celles du département de l’Hérault ont été exclues du bouclier énergétique. Aujourd’hui, c’est un véritable cri du cœur que lancent les bénévoles de la banque alimentaire au gouvernement. Sans le bouclier dès cet hiver, la survie de l’association et celle des bénéficiaires pourrait être en danger.
Angélique Le Bouter avec Jérome Gaussen et Lilia Aoudia.