Pneus d'hiver obligatoires : à l'approche de l'échéance du 1er novembre, les garages occitans débordés

Dès le 1er novembre, de nombreux automobilistes devront équiper leurs véhicules de pneus neige, "quatre saisons", ou bien détenir des chaînes ou chaussettes à neige dans leur coffre. En Occitanie, huit départements sont concernés.

C'est la pleine saison. De septembre à mi-décembre, les garagistes le savent, ils font tourner la boutique en changeant des pneus. Mais cette année est particulière. Dès mardi 1er novembre, les chaînes, les chaussettes à neige ou les pneus hiver ou "quatre saisons" sont obligatoires dans tous les territoires montagneux du pays, à l'Est d'une ligne Bordeaux-Metz. Cette mesure est potentiellement applicable dans 48 départements.

Les préfets des zones "ont arrêté la liste des communes sur lesquelles les obligations d'équipement des véhicules en circulation s'appliquent", précise la Sécurité routière. A l'issue de consultations locales dans chaque massif, ce sont finalement 34 départements et 4.173 communes qui sont concernées par cette obligation, valable du 1er novembre 2022 au 31 mars 2023.

En Occitanie, sur douze départements initialement concernés (tous sauf le Gers), seuls l'Ariège, l'Aude, l'Aveyron, la Haute-Garonne, la Lozère, les Hautes-Pyrénées, les Pyrénées-Orientales et le Tarn ont pris des dispositions d'obligation. Cela concerne des communes entières, ou seulement une partie.

Un boom depuis l'an dernier

"Je monte 20 pneus par jour ces temps-ci. Ça a beau être la pleine saison, je n'ai jamais autant travaillé que maintenant", assure Roger Serbières, bientôt à la retraite. "Je ne sais pas d'où les clients viennent, mais je sais que c'est amplifié par rapport à l'an dernier", poursuit le gérant du relais du pneu à Viviez (Aveyron).

Même chose pour Antoine Laval, pneumaticien à Saint-Jean-de-Védas dans l'Hérault. "Honnêtement ça n'arrête pas. On le sent particulièrement cette année", affirme-t-il. Depuis 2021, les automobilistes roulant dans les zones de montagne doivent équiper leurs véhicules de pneus neige.

Mais au cours du premier hiver d'application, en 2021-2022, les pouvoirs publics n'ont pas sévi, réalisant surtout des opérations de "pédagogie" qui vont se poursuivre cet hiver. "L'an dernier, les gens étaient seulement curieux", dit Antoine Laval, de la société PMC. Désormais, son entreprise "monte entre 80 et 150 pneus par jour" : "L'an dernier on vendait entre 10% et 15% de pneus d'hiver ou quatre saisons, aujourd'hui ça représente de 30 à 35%."

"Gonflés à bloc"

A Aumont-Aubrac (Lozère), Olivia Bessière confirme : "C'est notre principale activité, on ne fait que ça en ce moment." Depuis le mois d'octobre, les réservations s'enchaînent, et "cette semaine et la semaine prochain on est complet, gonflés à bloc, on a même pris un intérimaire", précise la co-gérante de MBS Pneus.

Cette période est naturellement chargée, puisque le "pneu c'est cyclique", explique-t-elle. "Il y a trois mois et demi où l'activité augmente." Pour autant, cette année marque un changement, avec l'application de la loi Montagne II. "Avant les gens attendaient la neige pour s'équiper. Maintenant, avec la date butoir donc ça a un peu avancé l'échéance." Si son entreprise n'a pas gagné beaucoup en termes de travail, "puisque nous sommes dans une région où les gens s'équipent traditionnellement", elle a en revanche gagné en fluidité.

Des difficultés de ravitaillement ?

Au niveau de l'approvisionnement des pneus, c'est variable. Du côté de Saint-Jean-de-Védas, "pas de soucis, même si les prix ont augmenté" : "On commande entre 200 et 300 pneus par jour, et on anticipe." Le garage a d'ailleurs un stock conséquent de 10 000 pneus.

Il n'y a pas encore de rupture non plus pour Olivia Bessière, mais ça ne saurait tarder : "Il y aura des pénuries, j'ai déjà des dimensions de pneu où il n'y a pas de marque." Et de poursuivre : "On sent bien que certains fournisseurs ne peuvent pas nous approvisionner." A Llupia, dans les Pyrénées-Orientales, un garagiste explique être en tension depuis près d'un an. 

La ruée vers les garages va peut-être se calmer dans les jours à venir. Le gouvernement a annoncé vendredi 28 octobre la prolongation de la tolérance, comme l'hiver précédent, selon une information de RMC confirmée par franceinfo. "Il est important de laisser le temps aux usagers de s'habituer, ce n'est pas une mesure répressive", précise le ministère des Transports. En effet, le décret qui instaure la sanction n'a pas encore été pris par le gouvernement. "A ce stade et au minimum jusqu'à fin 2022, il n'y aura donc pas de sanction", explique le ministère à franceinfo.

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