Port du masque obligatoire : dans l'Hérault, les professionnels de la santé et du commerce réagissent

Emmanuel Macron l'a annoncé mardi 14 juillet, le port du masque sera désormais obligatoire dans les lieux publics clos, à partir du 1er août. Jusqu'à présent, celui-ci était rendu obligatoire uniquement dans les transports publics.

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Lors d'une interview donnée à France 2 et TF1 pour le 14 juillet, le président de la République a annoncé que le port du masque deviendrait obligatoire à partir du 1er août dans les lieux publics et clos. "On le fait dans les transports, ça marche très bien, mais c’est un peu erratique dans les lieux publics clos. Ça veut dire qu’il faut que les choses s’organisent", a déclaré Emmanuel Macron.
 


Le président, a en effet mis en garde contre une épidémie qui "repart un peu", le taux de contamination par malade est à nouveau légèrement supérieur à 1. Destinée à éviter un rebond de l'épidémie, cette mesure répond à une demande de nombreux médecins.

Pour lutter contre ce virus, il y a deux points importants, les mesures barrières et les tests à grande échelle. Le port du masque fait partie des mesures barrières. Le rendre obligatoire, ça ne me parait pas incohérent, mais si c’est nécessaire pourquoi attendre jusqu’au 1er août ? Ça me parait aberrant, ça n’a aucun sens.

Bertrand de Pontual, médecin urgentiste à Agde et délégué régional de l'AMUF

Une nouvelle organisation pour les commerçants

Attendre pour mieux se préparer, c'est plutôt de cet oeil là que les commerçants voient ce délai de mise en place de la nouvelle mesure, post-confinement.

Ça permet de laisser 15 jours aux gens pour s'organiser face à cette mesure.

Alain Simon, président de la Faduc, association de commerçants à Montpellier. 


Dans la grande majorité des magasins, jusqu'à présent le port du masque n'était pas obligatoire, "mais recommandé lorsqu'il y avait beaucoup de monde dans les boutiques", ajoute Alain Simon. Jusqu'à présent, dans les commerces de Montpellier, le respect des gestes de barrière se faisait naturellement.

Pour les petites boutiques, la mise en place de cette mesure "ne devrait pas être trop compliquée car on reçoit chaque personne à l'entrée", précise le président de la Faduc. En revanche, dans les supermarchés ou centres commerciaux, le bon respect de cette mesure devra probablement être surveillée par un agent de sécurité. 

Quels lieux soumis à cette obligation ? 

Déjà appliquée au Québec, en Andorre et effective en Angleterre à partir du 24 juillet, cette mesure ne concernerait que "les lieux publics clos" selon Emmanuel Macron. Une annonce qui demeure encore floue, dans la mesure où il reste à déterminer quels seront les lieux concernés. 
 

C’est une très bonne chose de le rendre obligatoire, mais il ne faut pas avoir d’approximation. Il ne peut pas y avoir de dichotomies dans la tête des gens, le danger est permanent, il faut que la population s’habitue à ces gestes barrières. Si c’était déjà fait depuis un petit bout de temps, on n’en serait pas là aujourd’hui.

Jean-François Bouscarain, président de l'URPS Infirmiers d'Occitanie.


Selon la définition légale, il pourrait s'agir "de bâtiments dans lesquels des personnes extérieures sont admises. Peu importe que l'accès soit payant ou gratuit, libre, restreint ou sur invitation." Il précise également qu'"une entreprise non ouverte au public, mais seulement au personnel, n'est pas un établissement recevant du public".

Seraient ainsi visés,
  • les Ehpad
  • les hôpitaux
  • les salles de spectacle
  • les cinémas
  • les salles polyvalentes
  • les magasins de vente
  • les centres commerciaux
  • les bars
  • les restaurants
  • les hôtels
  • les écoles
  • les collèges
  • les lycées
  • les universités
  • les crèches
  • les bibliothèques
  • les musées
  • les lieux de culte
  • les administrations

Eduquer sur la santé

Pour Bertrand de Pontual, le respect des gestes barrières ne devrait pas passer par une obligation. "Il faut peut-être plutôt inciter les gens à se responsabiliser que d’obliger. C’était inévitable, les gens en sortie de confinement, ont besoin de se dire on repart comme avant" explique ce médecin urgentiste à Agde et délégué régional de l'AMUF. Selon lui, la crainte d'un rebond est bien présente, avec notamment l'arrivée des vacanciers.

Du côté des stations balnéaires, difficile pour l'heure de se préparer à cette mesure sans savoir les lieux qui y seront soumis. Impossible de dire également si le tourisme sera impacté par cette nouvelle mesure. 

Quelles sanctions en cas de non-respect de cette mesure ?

Lors de son allocution, le président de la République n'a également pas indiqué si l'obligation de porter le masque dans les espaces publics clos s'accompagnerait de sanctions pour les contrevenants. Jusqu'alors, les établissements concernés peuvent simplement refuser l'accès aux personnes non masquées.
Dans le bus comme dans le métro ou dans le train, ceux qui refusent d'en porter s'exposent à une amende de 135 euros.
 
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