Premières autogreffes d'ovaires au CHU de Montpellier pour deux patientes guéries d'un cancer

L'équipe chirurgicale du service de gynécologie-obstétrique du CHU de Montpellier a réalisé 2 greffes de tissu ovarien chez 2 patientes guéries de leur cancer dans l’espoir d’une grossesse.

"Il est rare de voir des patientes sourire au moment de l'anesthésie, c'était le cas pour elles". Le Dr Sophie Bringer-Deutsch, qui a coordonné l'opération, nous livre les impressions des  patientes qui ont bénéficié des autogreffes peu avant l'opération.

Ce mardi 13 décembre 2022, l’équipe chirurgicale du service de gynécologie-obstétrique du CHU de Montpellier a réalisé 2 greffes de tissu ovarien chez femmes guéries de leur cancer dans l’espoir d’une grossesse. Cette opération consiste à greffer son propre tissu ovarien prélevé et congelé au moment du diagnostic du cancer avant le début des traitements de chimiothérapie ou radiothérapie, dans le but de restaurer la fonction ovarienne.

Première autogreffe d'ovaire

En effet, certaines chimiothérapies et/ou radiothérapies peuvent exposer des jeunes femmes à une ménopause précoce et altérer la fonction ovarienne. Ces prélèvements de tissu ovarien en vue d’une cryoconservation sont réalisés depuis 2007 au CHU de Montpellier mais il s’agit aujourd’hui de la première auto greffe d’ovaire, un espoir majeur pour toutes les femmes de la région privées de leur fertilité suite aux traitements du cancer.

Une greffe pour restaurer la fertilité

Pour la première fois au CHU de Montpellier, 2 patientes de 30 et 27 ans ont pu bénéficier d’une greffe de leur tissu ovarien. Ces 2 femmes, avaient accepté en 2017 et 2018 cette préservation au moment du diagnostic de lymphome du fait des effets potentiellement stérilisants des traitements proposés. Aujourd’hui, guéries mais devenues stériles, elles font la demande de greffe de leur propre tissu ovarien dans l’espoir de restaurer leur fertilité et de devenir un jour maman.

Un travail d'équipe pluridisciplinaire

Cette auto greffe de tissu ovarien, réalisée par coelioscopie sous anesthésie générale, a nécessité la mobilisation de nombreux praticiens cliniciens et des Biologistes de la Reproduction qui ont préparé le greffon. C’est grâce au soutien et à l’intervention du Dr Pascal Piver, chirurgien réfèrent en préservation de la fertilité au CHU de Limoges, des chirurgiens gynécologues (les Docteurs Claire Vincens et Emmanuelle Vintejoux), du biologiste de la Reproduction : le Dr Sophie Brouillet (Service du Pr Samir Hamamah) et du médecin coordinateur de la préservation de la fertilité féminine, le Dr Sophie Bringer-Deutsch (service du Dr Tal Anahory), que ces gestes ont pu être réalisés en deux temps opératoires les mardi 13 et vendredi 16 décembre.

70 à 80% de grossesses spontanées

Les deux opérations se sont bien déroulées et devraient permettre à ces deux patientes de récupérer leur fonction ovarienne d’ici quelques mois dans le but d’obtenir une grossesse soit spontanée, soit après Fécondation in Vitro (FIV). 70 à 80% des grossesses surviennent spontanément après la greffe.

Les patientes seront ensuite suivies au centre d’AMP du CHU de Montpellier avec une première évaluation de la réussite du greffon au 3/4ème mois post-opératoire. "On espère à présent que le greffon va prendre et entraîner une reprise de la fonction ovarienne pour les patientes", ajoute le Docteur Bringer-Deutsch.

Ce n'est pas la première fois qu'une telle opération a lieu en France. A Toulouse, grâce à cinq autogreffes, il y a eu trois naissances. La première en 2016.

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