Procès d'une conductrice droguée et alcoolisée à Montpellier : les parents de Laurena dénoncent un homicide volontaire

Ce lundi, au tribunal correctionnel de Montpellier, s’ouvre le procès de l'automobiliste droguée et alcoolisée à l’origine de l’accident ayant provoqué la mort de Laurena Bazizi, en 2019. La famille de la victime et son avocate réclament une condamnation pour homicide volontaire.

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Le 20 février 2019, il est 23 heures quand un choc frontal a lieu entre deux véhicules sur la route départementale 58, sur la commune de Lattes, dans l'Hérault. Cet accident fait un mort : Laurena Bazizi, 22 ans, la conductrice d’un des deux véhicules.

L’autre conductrice, une Lattoise de 26 ans, est placée en garde à vue. C'est elle qui est à l'origine de l'accident : elle s’est déportée pour doubler malgré la ligne blanche et a percuté de plein fouet la voiture de Laurena.

Des expertises et des analyses de l'enquête mettent en évidence qu'elle conduisait avec 1,93 gramme d’alcool dans le sang à une vitesse de 105 km/h sur une route limitée à 50. De plus, elle filmait son compteur de vitesse avec son portable. Plus tard, des analyses toxicologiques révèleront que la conductrice était aussi droguée au moment de l’accident : elle avait consommé du cannabis et de la cocaïne.

Homicide volontaire pour les parents de la victime mais homicide involontaire pour la loi...

Après sa garde à vue, la jeune femme est mise en examen pour homicide involontaire. Une qualification du drame que la famille de la victime conteste. Pour ses parents, la responsabilité de la conductrice est bien là.

Je trouve ça injuste que ma fille soit décédée parce qu’une personne n’a pas pris conscience que c’était un danger.

Ce lundi, au tribunal correctionnel de Montpellier, s’ouvre le procès de cette conductrice. Elle est jugée pour homicide involontaire et encourt une peine pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison.

Une peine insuffisante pour la famille de Laurena : «Est-ce qu’une personne qui prend son volant, sachant qu’elle est alcoolisée, droguée, qu’elle n’est pas en état de conduire, est-ce qu’on peut considérer que c’est un homicide involontaire. Je pars du principe que la personne ne peut pas ignorer qu'elle est un danger pour elle et pour les autres quand elle prend son véhicule».

Il faut qu'elle soit condamnée pour homicide volontaire.

Ce que souhaitent les parents de Laurena : que plus personne n’ait à vivre ce genre de drame. «Elle sait qu’elle peut provoquer un accident, et d’autres personnes peuvent être victimes de cet accident. Je trouve ça injuste que ma fille soit décédée dans cet accident parce qu’une personne n’a pas pris conscience que c’était un danger et qu’elle risquait de donner la mort à quelqu’un» témoigne la mère de la victime.

Cinq circonstances aggravantes

L'avocate des parents de la victime, Laetitia Leroy Szwed va tout faire pour que ce drame soit requalifié en homicide volontaire.

"Nous avons cinq circonstances aggravantes (l’alcool, la drogue, le téléphone, l’excès de vitesse et le franchissement d’une ligne blanche), qui me permettent de plaider de manière sérieuse que la conductrice n’a pas cherché précisement à donner la mort à la fille de mes clients mais qu’elle ne pouvait pas ignorer qu’en cumulant autant de circonstances aggravantes, elle allait donner la mort de quelqu’un. Ça pouvait être elle, ça pouvait être une autre personne. Mais ce jour-là, c’est cette jeune femme donc dans ces conditions-là, je veux que l’on considère ou qu’au moins on se donne la possibilité de réfléchir à l’intention homicidaire."

Si l'accident était requalifié en homicide volontaire, la conductrice devrait être jugée par une cour d'assises et non pas par un tribunal correctionnel. Mais en France, il n'est jamais arrivé qu'un accident de la route soit reconnu comme homicide volontaire.
Pour autant, l'avocate de la famille Bazizi ne compte pas baisser les bras : "C’est le rôle des avocats et des magistrats, la loi peut aussi bouger grâce à nous, nous sommes acteurs des lois dans ce pays. Je pense qu’on a un rôle à jouer et je ne veux pas m’interdire de jouer ce rôle. Surtout qu’encore une fois, je n’ai pas pensé à cette requalification comme ça, j’ai des arguments, des éléments.".
 
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