Plus de 100.000 euros de paris, contre 1.500 à 4.000 euros habituellement: un responsable de la Française des Jeux a décrit la situation "extrêmement atypique", de fraude, entourant le match de hand Cesson/Montpllier, ce mardi, au 2e jour du procès. L'avocat de la FDJ parle lui de match truqué.
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Présents lundi à l'ouverture de ce procès en appel, Nikola et Luka Karabatic ont en revanche brillé par leur absence mardi, s'attirant des piques du président Georges Leroux.
"Il fut un temps pas si lointain où les prévenus étaient à la disposition de la cour et non l'inverse et où ils assistaient aux entiers débats", s'est agacé le magistrat, auquel les avocats de la défense soumettaient de nombreuses demandes d'aménagement de l'agenda du procès.
S'ils sont absents comme ça, il faut espérer qu'il ne leur est rien arrivé", a pour sa part ironisé Thierry Herzog, l'avocat de la Française des Jeux (FDJ) en désignant au premier rang les quatre sièges vides des frères Karabatic et de leurs compagnes Jennifer Priez et Géraldine Pillet.
Une fraude qui est une première en France par son importance
Sur le fond du dossier, un responsable de la FDJ a abordé mardi le déroulement des paris autour du match ayant opposé le 12 mai 2012 Montpellier à Cesson. Philippe Lemaire a décrit un "afflux brutal de prises de jeu de plus de 100.000 euros en une heure" dans la matinée du 12 mai 2012 à la cote de 2,9 contre 1 sur le score à la mi-temps.
"Au départ, on a eu du mal à y croire", a-t-il commenté, parlant d'une situation "extrêmement atypique" puisqu'habituellement de 1.000 à 3.000 euros sont misés sur un score à la mi-temps pour ce type de match. Autre élément inhabituel, "les mises avaient eu lieu essentiellement à Montpellier", mais, "troisième point atypique", les paris "se font en faveur de Cesson".
"Décision est prise de suspendre le pari devant tant d'atypisme". "C'est le première fois que l'on voyait une conjonction telle de faits faisant penser à une fraude" et à une "action concertée", a-t-il ajouté.
Deuxième jour du procès en appel des paris suspects du MHB avec une audition importante, celle du gardien montpelliérain du fameux match Cesson/MHB de mai 2012.
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Seize prévenus au total comparaissent depuis lundi devant la cour d'appel de Montpellier, poursuivis pour escroquerie ou complicité d'escroquerie. En première instance, ils avaient tous été condamnés à des peines allant de 1.500 à 30.000 euros d'amende.
Le coeur de l'affaire porte sur les paris passés sur le résultat à la mi-temps d'un match disputé et perdu le 12 mai 2012 par Montpellier face à Cesson. Montpellier était alors déjà sacré champion de France et privé de plusieurs joueurs cadres,
dont les frères Karabatic, tandis que Cesson tentait d'éviter la relégation en division inférieure.