Procès des paris suspects : Karabatic à la barre durant 1h40 assure être "étranger" à l'affaire

La star française du handball Nikola Karabatic a donné ce jeudi après-midi, une leçon de hand devant la cour d'appel de Montpellier, comme en 2015, réfutant tout trucage du match Cesson-Montpellier de 2012. Le matin témoignant à la bare, il a nié toute implication dans les paris suspects.

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Un retrait d'argent liquide inhabituel 3 jours avant le match


Nikola Karabatic, entendu longuement ce jeudi matin, a tenté de donner des explications aux éléments pouvant l'incriminer.
Le retrait de 1.500 euros effectué le 9 mai 2012, trois jours avant que sa compagne Géraldine Pillet n'effectue précisément cette mise? Il devait servir à payer des vacances avec elle, début juin à Ibiza, a-t-il dit.
"Nous sommes quand même à une certaine distance de ce voyage", tacle le président.

C'est, selon Nikola Karabatic, également sa compagne qui a téléchargé sur son portable, l'application "Parions sport" et l'a consultée à plusieurs reprises sans qu'il ne s'en aperçoive.

"Je suis étranger à tous ces paris", a affirmé Nikola Karabatic, pressé de questions par le représentant du ministère public Bertrand Baboulenne. "Si je résume votre position, vous êtes victime dans cette affaire?", a ironisé l'avocat général.

Le champion de handball explique à la sortie du palais de justice de Montpellier que cette fois-ci devant la cour d'appel, il a pu s'expliquer ©France 3 LR

L'icône du hand, condamné en première instance à 10.000 euros d'amende pour escroquerie, assure avoir "appris" que sa compagne Géraldine Pillet avait misé 1.500 euros contre son équipe de Montpellier "dans la journée" du 12 mai 2012 ou le lendemain.

J'étais très énervé et contrarié, je ne parie pas sur mon sport ou sur le sport en général".


Quant à son frère Luka, il a reconnu des paris qu'il a décrits à la barre comme une "bêtise d'un jeune joueur".

Retrouvez l'audience en direct, minute par minute, depuis le tribunal de Montpellier.

 

La star française du handball Nikola Karabatic a donné ce jeudi après-midi, une leçon de hand devant la cour d'appel de Montpellier, comme en 2015, réfutant tout trucage du match Cesson-Montpellier de 2012. Le matin témoignant à la bare, il a nié toute implication dans les paris suspects. ©F3 LR


Une leçon de hand avec les 2 experts


L'après-midi, lors du visionnage par la cour du match du 12 mai 2012, perdu par Montpellier, le champion a déplié à plusieurs reprises sa haute stature aux côtés des deux experts désignés par la justice. Cette rencontre Cesson-Montpellier est au coeur du procès qui vaut à 16 personnes, dont Nikola Karabatic et son frère Luka, de comparaître en appel pour des paris passés autour de ce match présumé truqué.
La justice soupçonne les joueurs montpelliérains d'avoir volontairement fait en sorte de le perdre.

Nordine Lazaar, ex-arbitre international de handball et Johann Rage, professeur agrégé en EPS, qui ont pointé dans leur rapport des "indicateurs anormaux" dans le match en question, ont eu bien du mal à exister face à celui qui a été sacré par deux fois meilleur joueur du monde. "Je ne suis pas spécialiste", s'excuse presque M. Rage. "Je n'ai pas voulu contrarier M. Karabatic...".

Nikola à la rescousse de l'équipe


Nikola Karabatic réfute l'idée que le gardien de Montpellier Mickaël Robin ait pu vouloir gagner du temps en 1ère période: "Du côté de Cesson, un mur permet au gardien de récupérer rapidement le ballon", contrairement à un "filet placé loin derrière le but" du côté montpelliérain.

De même, "ce ne sont jamais les joueurs qui décident de la tactique, des changements de rythme ou configuration de joueurs, c'est l'entraîneur, ce sont des données qui ne peuvent pas être imputées à l'équipe", pointe celui qui compte plus de 250 sélections et 1.000 buts en équipe de France.


Il remet également en cause la pertinence des statistiques dans son sport, soulignant notamment que le nombre de buts marqués ne pouvaient être la seule indication de la rapidité de jeu : "Des engagements rapides n'aboutissent pas nécessairement à la réalisation d'un but".

Le joueur de 32 ans rappelle aussi que c'est une "équipe bis" qui joue ce jour-là pour Montpellier --lui-même n'avait d'ailleurs pas pris part au match. Le club venait d'être sacré champion de France, plusieurs joueurs avaient "fait la fête plusieurs jours d'affilée, il y avait un relâchement, il n'y avait plus aucun enjeu contre Cesson (qui luttait pour éviter la relégation, ndlr), il y avait énormément de joueurs blessés et les jeux Olympiques approchaient très vite", énumère-t-il.

"S'il y avait un match qui pouvait être susceptible de voir Montpellier mené à la mi-temps, c'était celui-là".

Or, c'est précisément ce qu'avaient parié de nombreux handballeurs et certains de leurs proches, pour des sommes atteignant au total plus de 100.000 euros.
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