Bras de fer entre salariés et direction du CHU de Montpellier autour de la fermeture d'une unité spécialisée dans les troubles de l'anxiété. Des médecins et une partie du personnel dénoncent cette nouvelle attaque à l'encontre de l'offre de soins en psychiatrie.
La psychiatrie est considérée comme le parent pauvre de l'hôpital depuis des années, en France. L'intersyndicale du personnel et une grande partie des médecins au CHU de Montpellier craignent d'en faire l'expérience avec la réorganisation du service de psychiatrie qui est en cours en ce moment.
D'autant que la réunion à l'ARS Occitanie ce mercredi a tourné au dialogue de sourds. Selon la CGT, reçue de mauvaise grâce en délégation avec deux médecins représentants d'autres syndicats, l'Agence Régionale de Santé soutient la décision du CHU de Montpellier, même si elle reconnaît en même temps le manque de moyens criants dont souffre la psychiatrie en France.
Réorganisation à moyen constant
Le CHU veut fermer les 19 lits de l'UTTAD : l'Unité de traitement des troubles anxieux dépressifs. Une fermeture qui s'inscrit dans une restructuration du service Psychiatrie de l'hôpital.
Selon la direction de l'hopital, il s'agit d'un projet global de modernisation de ses activités de psychiatrie :
"Dans le cadre de ce projet, les patients pris en charge dans cette unité continueront d’être suivi par leur psychiatre référent, et bénéficieront de soins en ambulatoire et, si besoin, en hospitalisation complète dans d’autres unités d’hospitalisation (le CHU compte près de 250 lits d’hospitalisation complète de psychiatrie adulte)
Ce projet médical s’inscrit dans une logique de pertinence des soins. Il vise à adapter l’offre de soins du CHU aux besoins des patients et aux bonnes pratiques médicales validées par des recommandations scientifiques internationales. Dans ce cadre, ce projet médical privilégie le développement des soins ambulatoires que sont les consultations externes, l’hospitalisation de jour et les visites à domicile."
Pas de perte d'emploi
Le CHU de Montpellier souligne aussi qu’aucun professionnel ne perdra son emploi avec cette nouvelle organisation. Le personnel de l'UTTAD sera redéployé au sein du pôle psychiatrie, ce qui permettra de renforcer l’offre de soins dans les secteurs comme Lunel et Lodève.
Reste que cette réorganisation va modifier la prise en charge des patients. Nombre d'ente eux, ayant pu bénéficier d'un séjour à l'UTTAD, ont signé une pétition pour tenter de sauver la structure, car dans ce service spécialisé, les patients victimes de burn out et de dépressions pouvaient reprendre pied sans être confrontés aux maladies des autres patients d'un service psychiatrique généraliste.
Sébastien Banus et Valérie Banabera ont rencontré une ancienne patiente de l'UTTAD. Elle leur a raconté son expérience édifiante.