"Pubertologue", un médecin peut-être bientôt jugé pour viols et agressions sexuelles sur des garçons âgés de 9 à 17 ans

Le docteur Philippe Moulin, en détention provisoire depuis trois ans, a demandé une libération conditionnelle. L'enquête terminée, le parquet de Montpellier demande son renvoi devant la cour criminelle de l'Hérault pour 13 viols et agressions sexuelles sur de jeunes garçons autistes.

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"Pubertologue". C'était la spécialité du docteur Philippe Moulin, autoproclamé andrologue pour les mineurs. Le praticien, ancien gérontologue, salarié dans des structures de Béziers spécialisées dans la prise en charge d'adolescents souffrant de troubles du comportement, avait été mis en examen pour "agressions sexuelles et viols par personne ayant abusé de l'autorité que lui confère sa fonction" et incarcéré en octobre 2021.

L'enquête terminée, le parquet de Montpellier demande son renvoi devant la cour criminelle de l'Hérault pour une série de viols et d'agressions sexuelles sur des garçons de 9 à 17 ans, selon nos confrères de Midi libre.

Il se liait d'amitié avec les familles

Au cours de formations sur "les troubles autistiques liés à la puberté", il aurait rencontré les parents de certaines de ses victimes en leur proposant des dépistages individuels. Il intervenait dans des associations qui avaient pignon sur rue et créait un lien amical avec les familles. Prétextant vérifier si le développement génital des enfants était conforme, il les "auscultait" chez lui ou chez leurs parents.

Masturbation, photos, sex-toys...

Les 13 victimes présumées décrivent les mêmes pratiques : mesure du sexe et des testicules, masturbation, machines permettant l'éjaculation, prélèvements de sperme, utilisation de sex-toys, et pour deux d'entre eux, touchers rectaux (pour vérifier la prostate) ce qui lui vaut d'être accusé de viols.

Des pratiques en dehors de tout cadre légal pour les experts en urologie et en andrologie : une  consultation de ce genre sur des adolescents ne s'effectue que dans des cas très rares, en présence d'un autre soignant et celle des parents derrière un paravent pour le respect de l'intégrité physique de l'enfant.

Le docteur Philippe Moulin aurait aussi proposé plusieurs centaines d'euros à certains d'entre eux contre des photos nues soi-disant dans l'objectif de préparer un livre.

Prédateur sexuel

Dans son réquisitoire, le parquet s'appuyant sur des rapports d'experts fait état de "pratiques déviantes" de "gestes déplacés "et de "pratiques sexuelles déguisées"

Les enfants et leurs familles estimant qu'elles ont eu à faire à un prédateur sexuel espèrent un procès. "Ils sont traumatisés, précise Me Maryse Pêchevis, avocat de deux d'entre eux. Ces enfants ont été contraints à des pratiques sexuelles très jeunes. On a des crises, des traumatismes au long cours et l'on ne sait pas comment cela va évoluer", s'inquiète l'avocate, contactée par France 3 Occitanie.

On a des crises, des traumatismes au long cours et l'on ne sait pas comment cela va évoluer.

Me Maryse Pêchevis, avocat des parties civiles

France 3 Occitanie

Agressions sexuelles ou viols ?

"Il reconnaît la matérialité des faits, mais la question est de savoir si ses pratiques sont adaptées aux problématiques rencontrées par ces personnes aujourd’hui parties civiles. Est-ce que cela fait de lui un agresseur sexuel ou un violeur ? C’est différent.", rapporte son avocat, Me Antoine Fauviau dans les colonnes de Midi libre.

Demande de remise en liberté

Le docteur Moulin, en détention provisoire depuis trois ans  et après plusieurs refus, a effectué une nouvelle demande de remise en liberté.

Suspendu depuis un peu plus d'un an par l'ordre des médecins, il a déclaré ne pas vouloir exercer s'il était remis en liberté "car n'en ayant pas le droit et avoir besoin d'un certain temps avant de pouvoir le faire".

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