Les salariés de l'association Issue, en charge de l'accueil de jour pour les personnes dans le besoin à Montpellier étaient en grève ce jeudi 21 décembre. Ils étaient mobilisés après l'annonce de la baisse du nombre de salariés et de la réduction des horaires d'accueil. Le service reçoit entre 350 et 450 personnes par jour.
"Voie sans issue" indiquent-ils sur les pancartes. Ce jeudi 21 décembre, les salariés de l'association Issue, qui fait partie du Groupement associatif montpelliérain mutualiste d'économie solidaire étaient en grève. Ils étaient une quarantaine à se mobiliser devant leurs locaux près du cours Gambetta, à Montpellier.
Des heures d'ouvertures en moins, des postes supprimés
En cause, l'annonce par leur direction de la suppression de plusieurs postes de CDD sur les 23 salariés que compte l'association Issue. La structure est spécialisée dans l'accueil de jour inconditionnel : sans domicile fixe, personnes avec ou sans papiers, en situation précaire....
“Il y a deux semaines, la direction est venue nous voir en réunion d’équipe. Ils nous ont également indiqué qu'il y aurait une réduction en termes d'horaires de l'accueil du public, indique Mathieu Granat, assistant social et délégué syndical CGT de la structure. Ceux-ci seront réduits l'après-midi. Ils passeront de 14 heures à 17 heures au lieu de 13 heures à 18 heures à partir de janvier 2024. L'accueil pour les personnes qui ont besoin d'une domiciliation postale sera réduit de huit à cinq demi-journée par semaine, contre huit actuellement. L'accueil de jour reçoit entre 350 et 450 personnes chaque matin. Les bénéficiaires peuvent s'y rendre pour se laver, bénéficier d'un petit-déjeuner ou encore échanger avec les salariés.
"Nos revendications, c'est qu'il n'y ait pas de non-renouvellement de ces contrats. [...] On demande que le service reste en l'état, avec une même amplitude horaires"
Mathieu Granat, assistant social et délégué CGT de l'association
En cause, les difficultés financières de la structure en raison de la hausse du coût des charges. "Il y a par ailleurs un contexte politique déjà très compliqué avec la loi Immigration. On fonctionne déjà à flux tendu. Avec ce texte, on craint une nouvelle précarité, plus importante avec toujours moins de moyens, précise Clara Toubol, éducatrice spécialisée. C'est aussi une démarche militante en dehors de nos fonctions".
"Je me suis dit que j’allais venir dire bonjour, exprime Suyad, l'un des bénéficiaires, à notre journaliste Laurent Beaumel. Je soutiens leur mouvement, ils ont besoin de moyens humains, ils manquent de personnel. Je suis à la rue depuis presque deux ans, on en a besoin, ça nous dépanne. Je peux y prendre ma douche, prendre un café, y trouver de l’affection humaine. Je suis également domicilié ici", exprime ce dernier.
L'ouverture du deuxième site pourrait également être remise en cause à terme.