Les dirigeants du quotidien régional La Marseillaise, en redressement judiciaire, ont présenté vendredi un nouveau plan social aux syndicats prévoyant la suppression de 44 emplois sur 85. Le journal est diffusé dans le Gard et l'Hérault.
"Nous devons faire face à une réalité très dure, et il nous fallait présenter un plan de continuation crédible, qui impose des choix douloureux", a expliqué Audrey Garino, la directrice du titre, tout en affirmant être "convaincue de la pertinence de La Marseillaise" dans le paysage médiatique local.
On ne s'attendait pas à une saignée d'une telle ampleur. On s'interroge sur la pérennité du journal
"On ne s'attendait pas à une saignée d'une telle ampleur. On s'interroge sur la pérennité du journal", a réagi de son côté Jean-Marie Dinh, représentant du syndicat SNJ-CGT, à l'issue d'un comité d'entreprise extraordinaire. Sur les 44 suppressions de postes, 28 concernent des journalistes et pourraient avoir lieu "dès la fin février", selon Jean-Marie Dinh. Ce chiffre a été confirmé par la direction du journal.
Le journal, historiquement proche du Parti communiste, avait obtenu le 23 novembre, un an après son placement en redressement judiciaire, une prolongation de sa période d'observation de six mois, jusqu'au 28 mai. Il venait de recevoir 300.000 euros de son nouvel actionnaire, le groupe Media, spécialisé dans la communication des
entreprises et des collectivités.
Des projets dans le Gard ?
La direction du journal a rendez-vous le 31 janvier au tribunal de commerce pour la validation intermédiaire de sa période d'observation. "On nous a annoncé des projets de développement d'hebdomadaires dans le Gard et le Var mais sans être explicite sur comment on allait y parvenir", a ajouté Jean-Marie Dinh. Le passif du journal, qui revendique son indépendance des groupes financiers, s'élève à environ 6,7 millions d'euros.
Fondé en 1943 pendant l'Occupation allemande, La Marseillaise, repris en avril 2015 par les Editions des Fédérés, est diffusée dans six départements du Sud-Est (Bouches-du-Rhône, Var, Alpes-de-Haute-Provence, Vaucluse, Hérault et Gard). Le quotidien avait déjà connu de graves difficultés et une première période de redressement judiciaire il y a trois ans.