Après les manifestations massives contre la réforme des retraites, le ministre du Travail était en visite dans deux entreprises de l'Hérault, ce vendredi, autour du thème de la pénibilité. Objectif : convaincre de la nécessité de faire évoluer le système.
Face au front syndical uni qui appelle à une nouvelle grève mardi 31 janvier, les ministres du gouvernement sont envoyés au charbon pour tenter de déminer le terrain.
Dont acte pour Olivier Dussopt, ministre du travail, en visite express dans l'Hérault : il s'est d'abord rendu à Vendargues ce vendredi, pour expliquer la réforme. Un déplacement axé sur la problématique de la pénibilité chez le plus important sous traitant français de traitement de surfaces des métaux et l'application de peintures industrielles.
Sur place, il a pu échanger dans le calme avec des salariés, des représentants de l'entreprise et de la médecine du travail autour de la prévention de l'usure professionnelle.
On peut avoir à manipuler des portes qui pèsent 50 ou 60 kilos et c’est là qu’on peut avoir des problèmes de dos ! Donc, le message, c’était pour lui dire que ce secteur là avait besoin qu’on le reconnaisse à ce niveau. Moi, je ne me vois pas à 57 ou 60 ans continuer à porter du poids.
Philippe Roustan, chef d’équipe en peinture industrielle
De nos jours, 15% des départs en retraite s'effectuent de manière anticipée à cause de problème physique.
Pour le dirigeant des ateliers Surfatech, entreprise où l'on tente de limiter les dommages physiques grâce au recours à des exosquelettes, "il faut qu’on considère la pénibilité et le taux d’usure afin, peut-être, de calibrer l’âge de départ à la retraite. Effectivement, ce n’est pas 64 ans pour tout le monde, il y a des métiers plus complexes et plus difficiles que d’autres", a renchéri Luc Martin, l'un des deux co-fondateurs de cette PME.
Une réalité que le ministre affirme vouloir prendre en compte dans l'actuelle réforme des retraites.
La première réponse que nous voulons apporter à l’usure et à la pénibilité, c’est prévenir pour éviter que les salariés soient abîmés. Nous allons renforcer le suivi médical pour permettre à ceux qui seraient malheureusement atteints de conséquences de l’usure de pouvoir partir plus tôt.
Olivier Dussopt, ministre du travail
Le temps d'un café, à Laverune
Le ministre a ensuite visité l'usine Carte Noire du groupe Lavazza, à Lavérune. Là, une chaîne de production adaptée, mise en place dans l'objectif de réduire la pénibilité au travail des salariés présents sur le site, lui a été présentée.
Si pour l’heure, le gouvernement n’envisage pas de changer sa réforme malgré la forte contestation populaire, selon le ministre du travail, il reste ouvert aux propositions.
"Dans le cadre du débat parlementaire qui va débuter ces prochains jours à l’Assemblée nationale, si il y a des propositions d’amélioration, des amendements qui permettent d’enrichir le texte pour créer plus de droits tout en gardant le double objectif que nous avons dans la réforme, à savoir équilibrer le système et résorber les déficits, nous sommes évidemment ouvert" a conclu Olivier Dussopt .