Elisabeth vit à Saint-Aunès, près de Montpellier dans un logement social avec ses deux enfants, dont un handicapé. Un appartement sans isolation dans un immeuble à l'entretien douteux géré par Hérault Habitat.
"Maman, c'est quand les vacances ?" . La question de Dylan, six ans, a fini de saper le moral de sa mère, Elisabeth Vinuales. Le petit garçon aux cheveux de jais et au regard perçant épuisé par des nuits sans sommeil à cause de la canicule, s'était endormi sur le canapé chez des amis, pendant l'été.
Six ventilateurs
Impossible, malgré les six ventilateurs allumés en permanence dans les 63 m2 de leur appartement de de Saint-Aunès, près de Montpellier, de faire baisser la température : 48 degrés au plus fort de la canicule. "Mon fils est épuisé et moi aussi", reconnaît la quadragénaire. Pour tenter d'arrêter les rayons et la chaleur, elle a mis des rideaux occultants sur le balcon. Ce qui a déplu au maire qui a trouvé cela "inesthétique".
"Il y a pire que vous madame"
C'est à la même mairie, auprès de laquelle elle a adressé ses demandes pour changer de logement qu'on lui aurait répondu qu'il y avait des gens "qui dormaient dans leur voiture" et donc dans une situation bien pire que la sienne.
Certes, la mère de famille qui élève seule ses deux enfants a un toit. Mais il prend l'eau.
Après la chaleur étouffante en été, il y a les infiltrations à l'automne. Des traces et des auréoles s'étirent sur le plafond de la salle de bains suite au dernières pluies. Elles ont fait gonfler le bois de la fenêtre. Impossible de la fermer. Des auréoles sont apparues aussi au-dessus de son lit. "Mon fils et moi-même avons du dormir tête bêche pour éviter les gouttes qui tombaient du plafond".
Fille handicapée
Elisabeth Vinuales habite ce logement social, un T3 avec deux chambres depuis huit ans. Elle y est entrée avec sa fille handicapée. Entre-temps, elle a eu un autre enfant qu'elle élève seule. Depuis sa naissance, le petit garçon dort dans la chambre de sa mère. Et depuis quelques semaines, dans le même lit car que le sien est devenu trop petit.
Explosion de la note d'électricité
Début octobre, Elisabeth a rallumé le chauffage. La secrétaire médicale, en plus des 150 euros prélevés chaque mois sur son compte a vu arriver deux nouvelles factures d'électricité. Plus de 500 et 800 euros à payer en plus. "Je ne sais pas comment je vais faire", se désole Elisabeth, à bout de nerfs. "Je n'en peux plus", soupire-t-elle.
Je redoute de rentrer chez moi le soir. Je ne peux inviter personne chez moi. Ni mes amis, ni ceux de mes enfants.
Elisabeth VinualesMal logée
Je n'ai même plus envie d'entretenir". Dans son garage qui prenait l'eau aussi, les agents d'Hérault habitat ont fini par venir colmater les brèches." Les autres problèmes techniques sont en cours de règlement", assure-t-on du côté du bailleur social, qui a répondu aux questions de France 3 Occitanie.
Avant de repartir de chez Elisabeth, près des plinthes, nous constatons que les prises électriques sortent du mur dans le couloir. A côté, le vieux lino posé au sol a commencé à se détacher. "Tiens, ça c'est nouveau", soupire la dame en esquissant un sourire à la fois résigné et triste.