Mobilisation générale devant la clinique Saint-Louis à Ganges, dans l'Hérault, vendredi, à l'occasion de la journée des droits de la femme. Si l'intersyndicale appelle à la manifestation pour l'égalité et la revalorisation des salaires, l'avenir de la maternité de Ganges sera également au cœur des revendications. Pour le collectif qui se bat pour son maintien, le droit à l'IVG disparaît des territoires avec la fermeture des maternités de proximité.
Tous unis dans la grève et le maintien d'une maternité à Ganges : les syndicats CGT Ganges et Le Vigan, Solidaires Sud Cevennes, la FSU, la Confédération paysanne, le PCF, LFI, l’Assemblée de précaires, Génération écologie et le collectif Maternité à Défendre appellent à manifester vendredi 8 mars 2024 à 11h 30, devant la clinique Saint-Louis à Ganges, dans l'Hérault, où l'on peut plus accoucher depuis un an.
Fermeture des petites maternités de proximité
L’égalité salariale et de carrière entre hommes et femmes comme la revalorisation des métiers à prédominance féminine feront partie des revendications phares en cette journée des droits de la femme, des droits de plus en plus mis à mal dans l'arrière-pays héraultais, selon le collectif Maternité à défendre.
Ce collectif demande à l'ARS depuis des mois de mettre en place les moyens humains et financiers nécessaires à tous les soins gynécologiques d’une maternité de proximité y compris, les IVG.
"Quand la maternité a fermé il y a un an, il n’y a pas eu d’anticipation de la part de Cap Santé (Groupe Privé Régional d'Établissements de Soins de Proximité). Leur discours officiel, c'était de dire que les gynécos ne veulent pas venir travailler à Ganges. En fait, c’est bien plus compliqué : cela fait partie d'un un plan global de l’État pour fermer les petites maternités de proximité en France, à cause d'une guerre entre le public et le privé", affirme Héloïse Pendino, porte-parole du collectif.
La création d'une nouvelle clinique privée en 2025 pour remplacer la maternité de Ganges dans l'Hérault a été annoncée par l'ARS. L'État doit participer à son implantation à hauteur de 11 millions d'euros. "La future clinique privée va être financée à hauteur d’un tiers par de l’argent public et on ne sait toujours pas s’il y aura ou pas dedans un vrai service de maternité. On est tous en attente, et les femmes du territoire sont très inquiètes : il y a eu au moins quatre à six accouchements sur la route depuis que celle de Ganges a fermé".
L'accès à l'IVG "dans les faits, ça recule"
Quant à l'inscription dans la loi fondamentale de "la liberté garantie à la femme d'avoir recours à une interruption volontaire de grossesse", adopté par les députés et sénateurs, lundi à Versailles, cela ne devrait pas changer grand-chose pour les habitants qui vivent au nord du département de l'Hérault et chez son voisin le Gard.
L'avortement inscrit dans la constitution, ca progresse dans l’esprit, mais dans les faits, ça recule !
Héloïse Pendino, porte-parole du collectif Maternité à défendre
"S’il n’y a pas de maternité, il n'y a pas d’avortement possible : les jeunes du canton n’y ont pas accès, ils sont sous la coupe de leurs parents, de leurs familles car il faut aller désormais à Montpellier pour avorter et le risque de grossesses non désirées se multiplie. Macron nous a roulés dans la farine : il a décrit l’avortement comme une liberté et non comme un droit. De ce fait, il n’y a pas d’obligation", conclut Héloïse Pendino.