Des centaines de manifestants se sont mobilisés samedi 10 décembre 2022 dans le Gard et l'Hérault pour réclamer le maintien de la maternité de Ganges dont la fermeture temporaire est annoncée pour le 20 décembre.
Devant la maternité de Ganges ce samedi 10 décembre 2022, un manifestant, microphone à la main, dénonce une situation "anxiogène" et "dangereuse" et appelle à maintenir la maternité ouverte pour "la sécurité des femmes". Un témoignage accueilli par les applaudissements et les slogans comme "Solidarité avec les femmes".
Elus, citoyens, professionnels de la santé, ils sont nombreux à s'être rassemblés aux quatre coins de la région : Ganges (Hérault), Saint-Hyppolite-du-Fort, Vigan et L'Espérou (Gard). Ils réclament le maintien de la maternité de la clinique Saint-Louis à Ganges, dans l'Hérault, et de meilleurs services publics pour une santé de proximité. Des flash-mob ont même été organisées à différents endroits.
L'annonce bien que temporaire de la fermeture de la petite maternité de la région avait mis le feu aux poudres le 24 novembre dernier. Plusieurs manifestations ont déjà eu lieu depuis septembre. C'est le manque de gynécologues-obstétriciens qui est mis en avant pour justifier cette décision prise conjointement par l'Agence Régionale de Santé et le groupe privé Cap Santé qui gère la clinique Saint-Louis.
Il manque deux gynécologues
Cet été, un grand appel avait été lancé pour recruter des médecins, mais faute de candidatures les deux gynécologues qui partiront à la retraite ce mois-ci ne pourront être remplacés, et il ne restera qu'un spécialiste à temps partiel. Trop peu pour faire tourner la maternité et le centre d'Interruption de grossesse volontaire qui fermera dans la foulée.
Depuis plusieurs années, la maternité est sur la corde raide car elle réalise moins de 300 accouchements par an, le seuil minimum qui devrait imposer la fermeture. Mais jusqu'ici, elle avait obtenu des dérogations car il n'y a pas d'autres endroits pour accoucher dans cette zone.
Deux heures de route pour accoucher ?
C'est d'ailleurs l'une des principales inquiétudes des manifestants qui craignent que des accidents ne se produisent du fait de cet éloignement. Les mamans devront désormais se déplacer jusqu'à Montpellier ou Nîmes avec un temps de trajet pouvant aller jusqu'à deux heures en fonction des embouteillages.
Un "accouchement-test" a même été organisé par le collectif Maternité à défendre avec en tête la question "Combien de temps faut-il à une femme qui perd les eaux à L'Espérou pour atteindre l'hôpital le plus proche ?".