Sète : le retard des vaccinations infantiles dû au confinement rattrapé

A l'heure où le débat sur la vaccination contre la Covid fait rage, on note une baisse de la vaccination et des rappels chez les enfants au cours du confinement du printemps. Un retard qui commence à se combler. Exemple à Sète où les services de vaccination ne désemplissent pas.

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Dans les locaux des services de  la Protection maternelle et infantile (PMI) de Sète, l'activité est dense. Ici les familles viennent faire vacciner leurs enfants en bas âge, des vaccins obligatoires contre 11 maladies depuis bientôt trois ans. Mais les premiers mois de 2020 ont montré une baisse inquiétante de ces vaccinations des tous-petits avec le confinement. Retard que la PMI de Sète a réussi à combler, mais qui reste un sujet d'inquiétude pour l'ARS chargée de veiller sur la santé sur l'ensemble de l'Occitanie.

Carnet de rendez-vous plein à Sète

A Sète, les professionnels de la PMI ont bien ressenti une petite chute des consultations en mars-avril pendant le 1er confinement, mais le retard a été rattrapé et en ce moment, le carnet de rendez-vous est plein. C'est le département de l'Hérault qui est responsable de la Protection maternelle et infantile et dans les locaux sétois, on en est sûr : la confiance des parents dans l'équipe fait toute la différence.

"On explique aux parents qu'il y a l'immunité individuelle mais aussi l'immunité collective. Si 80% des enfants sont vaccinés, toute la population sera immunisée. Le fait que la vaccination des nourrissons soit obligatoire nous facilite la tâche mais on est vraiment dans la pédagogie avec les familles, on leur explique à quoi ça sert...".

Bertrand de Pontual, médecin PMI de Sète

Obligation sans sanction

L’obligation vaccinale étant justifiée par un impératif majeur de santé publique, seule une contre-indication médicale peut justifier de ne pas faire vacciner son enfant. Il n’y a donc pas de clause d’exemption pour convenances personnelles ou "conviction".

En revanche, la sanction pénale spécifique au refus de vaccination a été supprimée. Ce qui signifie que le fait de ne pas faire vacciner son enfant ne constitue plus une infraction pénale en tant que telle. 

44 000 nourrissons en retard de vaccins en Occitanie

Une étude réalisée avec la Sécurité Sociale, sur les 6 premiers mois de cette année, constate une petite baisse de la vaccination notamment des enfants de 2 à 18 mois.

"On a à peu près 44 000 nourrissons qui n'auraient pas reçu les vaccins obligatoires avant 18 mois depuis le début de la crise" détaille la directrice de la Santé Publique de l'ARS Catherine Chomat qui note aussi une baisse des rappels. Le bilan global sera fait à la fin de l'année mais la sensibilisation reste essentielle :

Il faut rappeler l'importance de la vaccination : on meurt encore du tétanos et de la rougeole.

Catherine Chomat, directrice santé publique ARS Occitanie

Des vaccinations exigées pour entrer en collectivité

Pour les enfants nés à partir de janvier 2018, le vaccin est obligatoire pour pouvoir entrer en crèche, à l'école, chez une assistante maternelle ou pour partir en colonie de vacances, par exemple.

Une même piqûre va protéger contre plusieurs maladies, grâce aux vaccins combinés, ce qui limite l'appréhension des enfants (et des parents!) devant l'aiguille.

 De plus ces injections sont en général réalisées par les médecins des enfants, souvent généralistes ou pédiatres, habitués à gérer l'éventuelle peur des petits patients.

Le reportage à Sète de Carine Alazet et Valérie Banabéra pour France 3 Languedoc-Roussillon

Obligation vaccinale contre 11 maladies depuis 2018

Il y a quelques années, les vaccinations infantiles pour certaines maladies étaient encore insuffisantes en France, ce qui a été à l’origine d’épidémies, comme la reprise de l’épidémie de rougeole en 2018 et en 2019. Afin d’augmenter ces couvertures vaccinales, l’obligation de vacciner les enfants nés à partir du 1er janvier 2018 a donc été étendue de 3 à 11 vaccins. L’ensemble des vaccins obligatoires depuis le 1er janvier 2018 est :

  • la diphtérie 
  • le tétanos
  • la poliomyélite
  • l’Haemophilus influenzae B (bactérie provoquant notamment des pneumopathies et des méningites)
  • la coqueluche
  • l’hépatite B
  • la rougeole 
  • les oreillons
  • la rubéole 
  • le méningocoque C (bactérie provoquant des méningites)
  • le pneumocoque (bactérie provoquant notamment des pneumopathies et des méningites)

Occitanie : une couverture vaccinale encore insuffisante

 L’augmentation des vaccinations infantiles au cours des dernières années en Occitanie, notamment pour l’hépatite B, ne doit pas masquer des couvertures vaccinales encore très insuffisantes pour éviter la diffusion de certaines pathologies dans notre région.C'est le cas pour la rougeole ou la méningite C. De plus, tous les départements d'Occitanie n'ont pas le même taux de vaccination des enfants de 24 mois, malgré son caractère obligatoire. Les chiffres de Agence nationale de santé publique pour 2019 montrent ces disparités:

Pour la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et la coqueluche : la vaccination des enfants est supérieure ou égale à 95 % dans les départements de l’Ariège, de l’Aveyron, du Gers et la Haute-Garonne. 

En revanche, même si elle progresse, la vaccination contre l’hépatite B reste en-dessous de 95 % dans tous les départements d'Occitanie (de 79,6 % seulement en Ariège à 88,2 % au mieux dans le Gard).

Enfin pour la rougeole, les oreillons, la rubéole comme pour le méningocoque C et le pneumocoque, le taux de vaccination infantile restait en-dessous de 95 % dans tous les départements d'Occitanie en 2019.

Des vaccins partiellement remboursés par la sécurité sociale

 Les vaccins sont pris en charge à 65% par l’Assurance maladie (sauf le "rougeole oreillons rubéole", le ROR pris en charge à 100%) et pour le reste par les assurances complémentaires.

Mais ces vaccinations peuvent aussi être réalisées gratuitement dans les centres publics et les services de protection maternelle et infantile comme à Sète.

.En revanche dans le Monde, la pandémie de Covid met sérieusement à mal les campagnes de vaccination des enfants.

Au niveau mondial, il manque 655 millions de dollars pour vacciner les enfants contre la rougeole et de polio 

Début novembre 2020, l'ONU et l'ONICEF ont lancé un appel urgent aux pays membres. 

La Covid-19 a eu un effet dévastateur sur les services de santé et en particulier les campagnes de vaccination, dans le monde entier!

Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé. 

Face à ces maladies évitables, l’OMS et l’UNICEF ont besoin de ressources et d’engagements financiers nécessaires, qui sont estimés à 655 millions de dollars « Si nous faisons cela, des vies d’enfants seront sauvées », a insisté le Dr Tedros.

D'après les chiffres de l'UNICEF, les vaccins sauvent jusqu'à 3 millions de vies chaque année, protégeant les enfants contre des maladies potentiellement mortelles et hautement infectieuses comme la rougeole, la pneumonie, le choléra et la diphtérie. Ainsi, grâce aux vaccins, le nombre de personnes mortes de la rougeole a diminué entre 2000 et 2017 et la polio est sur le point d'être éradiquée.

Sans compter que les vaccins sont considérés comme l'un des outils de santé les plus "rentables" jamais inventés, et pas seulement pour les firmes pharmaceutiques qui les produisent! D'après l'UNICEF,  un dollar dépensé pour la vaccination des enfants permettrait d’économiser 44 dollars en terme de soins.

 

 

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