Après les révélations de maltraitance supposée à l'école privée Eridan à Montpellier, les langues se délient. L'affaire divise au sein des parents d'élèves. Certains sont persuadés d'une cabale contre la directrice de l'établissement.
Le fils de Sylvie Faivre a été scolarisé à Eridan de la petite section de maternelle au CE1.
Sa dernière année passée dans l'école bilingue, il ne l'a pas terminée. Sa mère l'a retiré de l'établissement et elle a porté plainte, notamment car "d'autres, témoins de mauvais traitements infligés sur les élèves par la directrice de l'école n'osaient pas le faire et pour que d'autres enfants ne subissent pas le même sort".
"Une employée a vu la directrice faire monter l'escalier à un élève qu'elle a roué de coups de pied, jusqu'à son bureau".
Le fils de Sylvie Faivre, aujourd'hui âgé de 14 ans témoigne : "on voyait la directrice sur les temps de pause, à la cantine, lors des classes vertes et les activités à l'extérieur. Moi, elle me terrorisait.
"J'ai toujours été difficile avec la nourriture. Une fois comme je ne voulais pas manger de macédoine, elle a a insisté en me mettant la fourchette dans la bouche en hurlant. Comme je n'en voulais toujours pas, elle m'a privé de nourriture pour le reste de la journée".
"A la piscine, poursuit l'adolescent, elle mettait de force dans l'eau, ceux qui refusaient d'y aller.
Pour les épreuves d'apnée, si on ne finissait pas le parcours parce qu'on avait peur, elle entrait dans une rage folle".
Les témoignages font état de brimades à la cantine. " Elle alignait le long du mur ceux ( en maternelle) qui ne voulaient pas finir leur compote.
Les témoignages évoquent aussi des sévices corporels : ceux qui demandaient à aller aux toilettes pendant la piscine étaient obligés de se retenir jusqu'à la fin du cours...
"L'année où nous avons déposé plainte, en 2012, 30 élèves, sur 120 en école élémentaire ont quitté l'école", précise encore Sylvie Faivre, dont la plainte a été malgré tout classée sans suite en 2012.
Le reportage de S. Taponier et N. Chatail
Sévérité ou maltraitance
L'affaire divise. Depuis que les faits supposés de maltraitance ont été révélés par nos confrères du Parisien la semaine dernière, les langues commencent à se délier.... Les soutiens pour la directrice aussi.
Florian est parent d'un élève touours scolarisé à Eridan. "On est estomaqués, on essaie de comprendre. Ces témoignages, c'est pour la mise à mort de l'établissement" ajoute-t-il, lui qui dit être satisfait des méthodes de la directrice.
"Nos enfants sont épanouis. Quand on paie 5 ou 6000 euros par an, on n'accepte pas d'entendre certaines vérités. Elle est stricte, parfois dure. C'est ce qu'on lui demande".
Selon le Parisien l'affaire a débuté en mars 2018, lorsqu'une famille a porté plainte contre la directrice et plusieurs professeurs de l'Eridan Ecole Internationale, un établissement privé hors contrat, du quartier Tournezy à Montpellier qui propose un enseignement bilingue de la maternelle au collège.
Les parents d'un enfant de 8 ans, ancien élève, ont évoqué des maltraitances, des mauvais traitements et des sévices.
Forcé de manger son vomi
Un enfant avait confié avoir été forcé de manger son vomi à la cantine. Un autre aurait été exhibé torse nu avec un sexe masculin dessiné sur le ventre. Une troisième victime aurait été forcée à manger des aliments alors qu’elle souffrait d’une allergie alimentaire. À la piscine, certains enfants auraient été maintenus, terrorisés, la tête sous l’eau...".
La directrice nie en bloc
Contactée, la directrice qui nie en bloc toutes les accusations, n'a pour l'instant pas répondu à nos demandes d'interwiew.
Cette seconde plainte déposée en mars 2018 a également été classée sans suite.