Depuis que TotalEnergies a mis en place un rabais de 50 centimes par litre de carburant le 1er septembre, les stations-service du pétrolier français sont prises d'assaut et l'approvisionnement a du mal à suivre. La grève des salariés du groupe, entamée mardi, pourrait-elle aggraver la situation ? On vous répond.
Cela ne vous a pas échappé si vous cherchez à faire le plein en profitant de l'aubaine que constitue le rabais de 50 centimes par litre proposé par TotalEnergies : certaines stations-service sont à sec, voire fermées. Il n'y a plus du tout de carburant par exemple dans celle de l'avenue des Vignerons à Frontignan (Hérault) ce jeudi. Mais elle "espère être livrée normalement dans la journée", évoquant des problèmes d'approvisionnement dus à l'affluence record de ces dernières semaines. En clair : le groupe est victime du succès de sa politique de remise et a du mal à suivre. Ses stations Total, Elan et AF 24 (au nombre de 338 en Occitanie) ont connu une hausse de 40% de leur fréquentation depuis l'instauration de cette mesure.
Situation disparate
La situation est critique pour certaines entreprises qui ne se fournissent que chez Total via des cartes professionnelles mais elle est toutefois disparate dans l'Hérault : si plusieurs stations n'ont plus rien à vendre comme à Frontignan, chez certains autres détaillants TotalEnergies, tous les carburants sont disponibles, comme au relais de la Route Nationale 113 à Saint-Jean-de-Védas ou de la rue de l'Abrivado, dans le quartier de Prés d'Arènes à Montpellier.
D'autres délivrent seulement certains types de carburants, à l'image, ce jeudi matin, du relais Costebelle situé avenue de la Pompignane, à Montpellier, qui ne propose que du diesel B10 (alors qu'hier toutes les pompes étaient à l'arrêt).
Carte interactive des stations approvisionnées ou pas
Le pétrolier met à jour ces informations en temps réel, station par station, sur la carte interactive disponible sur son site internet. Avant de vous déplacer, vous pouvez la consulter pour savoir où aller. Dès la mi-septembre, la direction relativisait ces pénuries temporaires.
Ce n'est pas un problème global d'approvisionnement. C'est juste un manque temporaire, le temps de pouvoir réapprovisionner les stations. Le dimanche, aucune station n'est approvisionnée et le samedi, beaucoup ne le sont pas. La situation est donc souvent problématique le lundi.
Direction de TotalEnergies
Grève et raffineries à l'arrêt
Mais depuis mardi, un nouvel élément pourrait venir compliquer la donne : les salariés des sites français du groupe sont en grève à l'appel de la CGT. Ils réclament notamment des hausses de salaires. Le mouvement est très suivi, à tel point que la raffinerie normande du Havre (Seine-Maritime) a commencé hier à être mise à l'arrêt pour des raisons de sécurité. Sur les six raffineries de Total en France, seules celles de Donges (Loire-Atlantique) et de PetroIneos à Lavera (Bouches-du-Rhône) tourneraient encore selon la CGT.
Mardi, les grévistes ont accepté de prendre leur poste de travail à condition qu'aucun produit ne soit livré, afin de relever les équipes à l'intérieur "et continuer à faire tourner les machines et assurer la sécurité et la protection de l'environnement".
Des stocks jusqu'à un mois
La direction précise toutefois que cela ne met pas en péril l'approvisionnement des stations-service à court terme car cela ne représente que 22% de ses capacités de raffinage en France. Elle indique disposer de stocks pouvant durer de 20 jours à un mois, en plus des stocks stratégiques nationaux. De quoi temporiser jusqu'à la fin du rabais de 50 centimes, le 31 octobre. Il passera ensuite à 20 centimes jusqu'au 31 décembre.
Rappelons néanmoins qu'il est toujours possible de faire son plein de carburant avec une remise moindre chez d'autres pétroliers ou grandes surfaces qui, eux, sont approvisionnés normalement.