Finie la petite clope fumée en regardant les enfants jouer ! Depuis ce mardi 31 mai, journée mondiale sans tabac, dix parcs de Montpellier sont devenus non-fumeurs. Et ce n'est qu'une première étape.
La lutte anti-tabac vient de franchir un cap sur la ville de Montpellier ! Depuis ce mardi 31 mai, il est strictement interdit de fumer dans dix parcs de la ville. La liste complète des espaces publics concernés peut être retrouvée à cette adresse.
Une mesure qui présente plusieurs intérêts pour ses promoteurs. Sanitaire d'abord : en France 15 millions de personnes fument quotidiennement ou occasionnellement. Avec des conséquences dramatiques pour la santé : les professionnels de santé estiment le tabac responsable de 73.000 décès chaque année dans le pays, dont 45.000 par cancer. Sans le tabac, on estime que près d'un tiers des décès par cancer pourraient être évités.
Mais la mesure présente aussi un intérêt environnemental : le tabagisme est responsable de la production de 45 milliards de mégots par an dans le monde. "Dans une cigarette, il y a environ 7000 produits chimiques différents dont 10% sont cancérigènes", explique ainsi Charles Sultan, l'adjoint au maire de Montpellier délégué à la santé. "Et ces mégots sont responsables de la libération de dizaines de produits chimiques dans l'atmosphère et dans les sols, y compris des microbilles de plastiques pour les cigarettes à filtre." Une pollution mise en avant dans un récent rapport de l'Organisation mondiale de la santé, à l'occasion de la journée mondiale sans tabac.
Réduire la présence visuelle du tabagisme dans l'espace public
Enfin, la mesure sert aussi à limiter la présence du tabagisme dans l'espace public. Depuis 2015, il est interdit de fumer dans les aires de jeu pour enfant. Avec ce nouveau cap, les jeunes devraient être moins confrontés à cette vilaine habitude, alors que l'âge des premières cigarettes recule constamment. "On commence à fumer entre 12 et 13 ans", explique Charles Sultan. "Il y a un phénomène de mimétisme, une nécessité de sociabilisation à travers le tabac pour les jeunes qui traversent leur adolescence, qui ont besoin de s'affirmer, d'être semblable aux pairs. Donc réduire le tabagisme dans certains parcs, voir l'abolir, c'est déjà réduire ce tabagisme des jeunes."
Une mesure diversement appréciée par les promeneurs rencontrés dans les parcs de Montpellier. Pour l'une "le fait que l'espace public soit libéré de la fumée, c'est plutôt positif ." Mais un autre s'inquiète de ce qu'il perçoit comme une limitation de ses libertés : "A partir du moment où l'on prend un peu des dispositions, et qu'on fume pas à côté des enfants ou des gens que ca dérange, je ne vois pas le souci."
Les fumeurs devront apprendre à s'adapter, d'autant que d'autres parcs et espaces publics de Montpellier devraient se convertir à cette politique sans tabac dans les prochaines années. Une initiative qui n'est pas isolée : des plages, notamment dans le Gard et dans l'Aude, avaient déjà interdit le tabac.